Le Canada pourrait être impliqué militairement advenant l'éclatement d'un conflit dans la péninsule coréenne, selon ce que révèlent des documents fédéraux.

Ottawa doit respecter certaines obligations militaires dans cette région instable en raison de sa participation à une alliance militaire des Nations unies. Le Canada s'est engagé au sein de cette organisation, il y a cinquante ans.

Les obligations canadiennes ont été détaillées l'an dernier dans une note rédigée à l'intention du ministre de la Défense, Peter MacKay, peu de temps après que la Corée du Nord eut fait exploser un engin nucléaire.

Le document, dont La Presse Canadienne a obtenu copie, indique qu'il serait possible de faire appel à l'alliance onusienne dans le cas où un conflit devait éclater dans la péninsule coréenne.

La Corée du Nord a renchéri sa rhétorique guerrière vendredi, trois jours après son bombardement de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong qui a coûté la vie à quatre personnes, dont deux civils, selon Séoul.

Le Canada ayant été impliqué dans la guerre de Corée, il avait intégré la force militaire de l'ONU élaborée à l'époque (UNC). Le conflit avait pris fin en 1953, après trois ans d'hostilités entre la Corée du Nord et la Corée du Sud.

Les deux États sont, en principe, toujours en guerre mais une commission militaire de l'ONU a veillé au maintien de l'armistice en surveillant de près la zone démilitarisée d'une longueur de 243 kilomètres qui sépare les deux pays ennemis.

La note ministérielle souligne que dans le cas où un conflit éclaterait, les principales forces militaires impliquées seraient celles de l'alliance menée par les États-Unis et la Corée du Sud. On spécifie également dans le document que la UNC serait sous le commandement de ces deux pays.

Le directeur de l'institut d'études asiatiques de l'Université de Colombie-Britannique, Paul Evans, ne croit toutefois pas à l'application d'un tel scénario. Il est peu probable, selon lui, que la situation tendue des derniers jours donne lieu à une crise militaire.

M. Evans soutient aussi qu'on pourrait difficilement faire appel à la UNC, puisque le rôle de l'ONU est affaibli par le droit de veto que possèdent la Russie et la Chine au sein du Conseil de sécurité.

Les fonctionnaires fédéraux ont indiqué qu'aucune demande n'avait été adressée au Canada quant à un soutien militaire dans la péninsule coréenne.