Le ministère américain de la Justice a conservé pendant plus d'une décennie une base de données sur des appels téléphoniques passés avec l'étranger, mais le programme s'est arrêté en 2013, a-t-on appris vendredi auprès d'un responsable confirmant partiellement le Wall Street Journal.

La révélation de l'existence d'un programme de collectes secrètes de données d'appels téléphoniques aux États-Unis avait soulevé une controverse en 2013 sur la protection de la vie privée, forçant le président Obama lui-même à en défendre la nécessité pour la lutte antiterroriste.

Or selon le Wall Street Journal, une base de données de ces appels avec l'étranger a été conservée pendant plus d'une décennie.

L'information était contenue dans un document judiciaire déposé jeudi dans l'affaire d'un homme accusé de conspiration pour avoir exporté illégalement des équipements électroniques en Iran.

Un responsable de l'autorité fédérale de lutte contre la drogue (DEA) y explique que son agence, partie intégrante du ministère de la Justice, utilise depuis longtemps une assignation de l'administration (et non pas une ordonnance judiciaire) pour obtenir les métadonnées d'appels téléphoniques entre les États-Unis et l'étranger ayant «un lien démontré avec le trafic de drogue international et d'autres activités criminelles qui y sont liées», selon le WSJ.

Une source du Journal lui a précisé que le programme avait démarré dans les années 90 et concernait des appels avec des pays qui n'ont pas été identifiés.

Un responsable du ministère de la Justice, Marc Raimondi, a indiqué dans un courriel à l'AFP que «le programme avait été suspendu en septembre 2013 et avait été finalement arrêté. Il n'est pas actif ni utilisable pour des recherches depuis septembre 2013, et toutes les informations ont été supprimées».

En outre, «l'agence ne collecte plus l'essentiel des métadonnées téléphoniques par l'intermédiaire des fournisseurs américains» de télécommunications, a-t-il ajouté.

En 2013, des révélations sur l'espionnage des communications des Américains avec l'étranger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme avaient soulevé les protestations des défenseurs des libertés. Il s'agissait en particulier de métadonnées telles que le numéro appelé et la durée d'appel, et non le contenu des conversations avec l'étranger.