La Russie a accusé mardi Washington de «déformer la réalité» en liant un sommet bilatéral entre le président Barack Obama et son homologue russe Vladimir Poutine avec l'affaire du fugitif américain Edward Snowden qui a obtenu un asile provisoire sur le territoire russe.

«L'administration américaine remet en question un contact bilatéral au plus haut niveau. Je pense que c'est une déformation absolue de la réalité, un regard sur le monde à travers un miroir déformant», a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, à l'agence de presse Interfax.

Les États-Unis se sont déclarés «extrêmement déçus» par la décision de Moscou d'octroyer le 1er août un asile d'un an au fugitif Edward Snowden, qui était confiné depuis plus d'un mois dans la zone de transit de l'aéroport Cheremetievo de Moscou.

Suite à cette décision de Moscou, Washington a également annoncé réfléchir au maintien d'un sommet russo-américain prévu à Moscou début septembre.

Lundi, le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, a indiqué que les autorités américaines «continuaient d'évaluer l'utilité» de ce sommet entre Barack Obama et Vladimir Poutine avant le sommet du G20 de Saint-Pétersbourg.

Washington a réclamé à plusieurs reprises l'expulsion de l'informaticien et ex-consultant du renseignement américain Edward Snowden vers son pays, où il a été inculpé d'espionnage après avoir fait des révélations fracassantes sur la surveillance électronique mondiale effectuée par les États-Unis.

Moscou «ne comprend pas pourquoi les États-Unis gonflent l'affaire de Snowden», a déclaré M. Riabkov, soulignant que le rôle de la Russie dans cette affaire était «purement humanitaire».

La Russie espère que Washington prendra une décision qui «ne portera pas de préjudices aux relations» russo-américaines, a-t-il renchéri.

Pour l'heure, la Russie «n'a pas reçu de quelconques signaux de la part de Washington sur la prise de telle ou telle décision concernant le sommet de Moscou», a ajouté M. Riabkov.