Deux Canadiennes dont les corps ont été retrouvés dans les décombres de l'hôtel Montana, à Port-au-Prince, auraient été identifiées, selon ce que rapportaient de nombreux médias sur leur site internet hier.

Dans le cas de Katherine Hadley, 30 ans, d'Ottawa, l'information a été validée tant par sa famille que par son employeur, Franz Environmental. Par contre, dans le cas de Anne Chabot, une femme de 46 ans travaillant pour le gouvernement du Québec, il n'a pas été possible de valider cette information - largement diffusée - auprès des sources officielles. «Il nous est impossible de confirmer ce que les médias évoquent», a fait savoir la famille de Mme Chabot dans un courriel envoyé à La Presse en début de soirée.

 

Mmes Hadley et Chabot étaient portées disparues depuis le tremblement de terre qui a ravagé Haïti le 12 janvier dernier. Elles faisaient partie d'un groupe de Canadiens arrivés à Port-au-Prince quelques heures seulement avant le séisme.

Surnommée Katie, Katherine Hadley était originaire de la région de Prescott, en Ontario. Employée de Franz Environmental depuis six ans, elle devait faire des évaluations environnementales à l'ambassade canadienne en Haïti.

«Nous avons un contrat avec ce ministère pour faire l'évaluation environnementale des ambassades. Katie était l'une des grandes responsables de ce dossier. Elle aimait voyager et s'était rendue à plusieurs endroits dans le monde pour son travail. Elle s'était envolée pour Port-au-Prince plus tôt dans la journée. Vers 16h, elle nous avait envoyé un courriel pour dire qu'elle était bien arrivée», a raconté à La Presse Thomas Frantz, président de l'entreprise.

La famille de Mme Hadley a publié un communiqué hier matin: «Nous ne pouvons nous imaginer vivre dans un monde sans elle mais c'est bien dans ce monde que nous vivons aujourd'hui», peut-on y lire.

Sur une page Facebook intitulée «Help find Katie!», mise en ligne à la suite du tremblement de terre, les hommages et témoignages à la mémoire de la disparue étaient nombreux. Le site a rassemblé près de 3000 membres en quelques jours.

«Au moins, on a retrouvé son corps. Nous savons maintenant qu'elle reviendra au pays», a dit M. Franz. Il a ajouté que, à la suite de la catastrophe, le résultat d'une collecte auprès des quelque 90 employés de son entreprise a été remis à une ONG d'Haïti pour le creusage de deux puits d'eau potable. «Un premier puits a déjà été foré et portera le nom de Katie», a dit M. Franz.

Quant à Anne Chabot, employée du ministère des Services gouvernementaux du Québec, elle était spécialisée dans la conception de sites internet. Hier à 16h, le ministère des Affaires étrangères a confirmé que 21 Canadiens ont perdu la vie en Haïti, tandis que 146 sont toujours portés disparus.

 

EN QUELQUES CHIFFRES

Bilan: environ 200 000 morts, selon les autorités haïtiennes

Nombre de gens dans des camps: entre 700 000 et 800 000

Atterrissages quotidiens: 140

Décès confirmés de Canadiens: 21

Canadiens manquant à l'appel: 146

Canadiens retrouvés: 1939

Canadiens présentement en Haïti: plus de 6000

Canadiens évacués: 2939 (31 vols)

Matériel distribué par l'ACDI: 1000 tentes, 1900 trousses d'hygiène, 2000 moustiquaires, 2900 couvertures, 5000 abris montables, 11 400 bâches

Contributions du gouvernement: 60 millions à l'appel des Nations unies; au moins 82,5 millions pour égaler les dons des particuliers; 11,5 millions à six ONG; 8,5 millions à la Croix-Rouge internationale; 5 millions pour de l'équipement; 1 million à l'hôpital de campagne de la Croix-Rouge.

Dons des Canadiens: 82,5 millions

Aide totale provenant d'autres gouvernements: environ 1 milliard