Plusieurs victimes alléguées de piratage téléphonique au Royaume-Uni intenteront bientôt des poursuites à l'encontre d'un deuxième groupe média, Trinity Mirror PLC, ancien employeur de Piers Morgan, a indiqué vendredi leur avocat.

Mark Lewis a expliqué que les demandes de poursuite seront présentées dans «quelques semaines», mais n'a pas voulu dévoiler l'identité de ses clients, ou donner la date précise du dépôt des poursuites en cour.

Me Lewis représente la famille de Milly Dowler, une adolescente de 13 ans kidnappée et assassinée par un pédophile en 2002. La révélation, il y a un mois, que ses messages sur sa boîte vocale avaient été écoutés par le tabloïd News of the World pendant qu'elle était toujours portée disparue a suscité l'ire du peuple britannique, et déclenché une crise pour l'entreprise News Corp, propriété de Ruper Murdoch.

Le scandale des écoutes téléphoniques repose sur des allégations voulant que des journalistes aient écouté des messages téléphoniques privés, offert des pots-de-vin à la police pour obtenir des informations et piraté des comptes courriel.

Jusqu'à maintenant, le scandale s'est concentré autour de l'empire média de M. Murdoch, le forçant à fermer News of the World et abandonner une offre d'achat de British Sky Broadcasting. Plusieurs anciens dirigeants du journal ont été arrêtés par des policiers enquêtant sur les écoutes.

D'autres allégations d'écoutes et de piratage ont aussi fait surface concernant d'autres journaux. Cette semaine, l'ex-femme de Paul McCartney, Heather Mills, a affirmé à la BBC avoir fait l'objet d'un piratage par un journaliste du Trinity Mirror en 2001.

Paul McCartney a affirmé jeudi qu'il contacterait la police au sujet des allégations de son ex-femme. Dans des déclarations faites par vidéoconférence à des journalistes de la télévision de Los Angeles, l'ancien Beatle, qui se trouvait à Cincinnati, dans l'Ohio, a précisé qu'il contacterait la police dès la fin de sa tournée estivale.

La BBC n'a pas identifié le journaliste cité par Mme Mills, mais a précisé qu'il ne s'agissait pas de l'interviewer de CNN Piers Morgan, qui était rédacteur en chef du principal tabloïd du groupe, le Daily Mirror, entre 1995 et 2004.

M. Morgan a plusieurs fois nié avoir ordonné à quiconque d'espionner des boîtes vocales ou de publier sciemment des textes ayant été obtenus via du piratage.

Dans un article publié par le Daily Mail en 2006, M. Morgan admet toutefois avoir fait jouer un message laissé par l'ex-Beatle sur le cellulaire de Mme Mills à la suite de l'une de leurs disputes.

Des questions concernant les méthodes utilisées pour obtenir l'enregistrement ont poussé plusieurs parlementaires britanniques à demander son retour au Royaume-Uni pour s'expliquer.

Le législateur John Whittingale, président d'un comité parlementaire qui enquête sur les pratiques du News of the World, a déclaré jeudi que M. Morgan «devrait absolument» venir au Royaume-Uni pour répondre à des questions.

Le Trinity Mirror et l'entreprise de publication du Daily Mail, désireux de mettre fin au scandale dans lequel ils sont empêtrés, ont annoncé une révision de leurs procédures éditoriales dans la foulée des révélations concernant l'importance des fautes commises à News of the World.