«Terroriste», «socialiste», les électeurs du Wisconsin n'ont pas ménagé le démocrate Barack Obama en posant des questions au candidat républicain à la Maison Blanche John McCain et à sa populaire colistière Sarah Palin, jeudi à Waukesha, lors d'une «assemblée municipale».

Installés sur une petite scène, les deux républicains ont répondu pendant près d'une heure aux habitants de cette petite localité proche de Milwaukee, dans le Wisconsin, un Etat disputé dans la course à la Maison Blanche, où le candidat démocrate Barack Obama mène légèrement dans les sondages et où John Kerry avait gagné d'une courte tête en 2004.

A l'extérieur de la salle où se tenait la réunion, une minuscule poignée de militants pro-Obama scandaient vaillamment son nom au milieu de leurs adversaires.

A l'intérieur, sur un ton très agressif, un spectateur aux cheveux gris se disait «révolté» à l'idée «qu'un socialiste puisse prendre les rênes du pays». La remarque, ovationnée par une foule survoltée, a fait largement sourire M. McCain.

Interrogé par un autre membre du public sur les «liens d'Obama avec un ancien terroriste», M. McCain a répondu que «même Hillary Clinton avait rappelé il y a quelques mois les rapports étroits d'Obama avec ce terroriste qui ne regrette pas d'avoir posé des bombes». Il a ajouté qu'il continuerait à enquêter sur ce point.

Les autres questions ont porté largement sur l'économie, préoccupation majeure des Américains en ces temps de crise.

Interrogé par une jeune femme, Tania, sur le montant élevé de la couverture sociale, «600 dollars par mois», a-t-elle précisé, quand on travaille dans une petite entreprise, M. McCain a répondu que «tout le monde devrait avoir le droit de choisir son assurance-maladie et pouvoir accéder à des polices dans tous les Etats-Unis, comme peuvent le faire les grands groupes», «ce que ne propose pas le sénateur Obama», a-t-il ajouté.

Une autre spectatrice a demandé quand les responsables de la crise financière seraient «poursuivis en justice et dénoncés précisément», sous les acclamations de l'assistance. «Je le ferai», dès mon arrivée à la Maison Blanche, a scandé John McCain.

Répondant à une question sur l'avortement, M. McCain a lancé «je suis fier de mon bilan en faveur de l'oppostion à l'avortement», contrairement au sénateur Obama qui a «un passif de radical favorable à l'avortement».

Enfin, un membre du public, la gorge serrée, a présenté son fils adoptif ayant servi en Irak, ajoutant «ce que nous voulons, c'est gagner la guerre contre le terrorisme». Il a été chaudement applaudi, M. McCain et Mme Palin, qui se sont directement adressés à lui, se disant «émus». «C'est une vraie histoire américaine», a dit M. McCain.

Le candidat républicain est particulièrement à l'aise dans ce genre de questions-réponses face au public. Ce type de rencontre a forgé sa réputation d'adepte du franc-parler et il en a organisé plusieurs au début de la course à l'investiture républicaine. M. McCain avait proposé de tenir une dizaine de ces assemblées avec son rival dans la dernière ligne droite avant les conventions des deux partis mais M. Obama avait décliné cette offres.