Les négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens pour consolider la trêve à Gaza doivent reprendre la semaine prochaine au Caire, ont indiqué des responsables palestiniens et égyptiens samedi.

Ces négociations doivent débuter deux jours après des discussions interpalestiniennes prévues en Égypte entre les mouvements Fatah et Hamas pour tenter de sauver leur accord de réconciliation.

Israéliens et Palestiniens avaient conclu le 26 août un accord mettant fin à 50 jours de conflit à Gaza --près de 2200 morts côté palestinien, en grande majorité des civils, et 73 côté israélien, quasiment tous des soldats.

Cet accord prévoyait une reprise des négociations sous un mois pour évoquer les sujets les plus sensibles, notamment la construction d'un port, la rénovation de l'aéroport de Gaza et l'échange de prisonniers palestiniens contre les dépouilles de soldats israéliens.

Seul le cessez-le-feu, jusqu'ici respecté, avait été conclu, ainsi que des mesures d'allègement du blocus israélien imposé depuis 2006, dont aucune n'a néanmoins été mise en oeuvre dans l'immédiat --élargissement de la zone de pêche, entrée des matériaux nécessaires à la reconstruction de Gaza.

«L'Égypte a invité les délégations palestinienne et israélienne à reprendre les négociations au Caire le 24 septembre», a indiqué un responsable palestinien. Un responsable égyptien a confirmé cette invitation.

Le bureau du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est refusé à commenter cette annonce. La célébration du Nouvel An juif débute toutefois mercredi soir et jeudi et vendredi sont des jours fériés en Israël, tandis que le samedi, jour de shabbat, est chômé.

Selon la radio militaire ainsi que le site du quotidien Haaretz, l'Égypte aurait accepté, à la demande d'Israël, d'avancer à mardi la reprise des négociations pour tenir compte de ce calendrier religieux juif.

Mercredi s'ouvrira à New York l'Assemblée générale de l'ONU, où le président palestinien et chef du Fatah Mahmoud Abbas entend faire adopter une résolution demandant la fin, d'ici trois ans, de l'occupation israélienne.

Si son exigence, soutenue par la Ligue arabe, n'était pas entendue --et un veto américain pourrait rapidement la tuer-- alors l'État de Palestine menace d'adhérer à la Cour pénale internationale, ce qui lui permettrait de poursuivre des responsables israéliens pour «crimes de guerre» à Gaza.

Avant de se rendre à New York, M. Abbas a rencontré à Paris le président François Hollande qui a indiqué qu'une résolution sur «la solution du conflit» israélo-palestinien serait présentée au Conseil de Sécurité.

Mais avant de négocier avec les Israéliens, le Fatah et son rival islamiste Hamas doivent se retrouver au Caire lundi, sous l'égide des Égyptiens, pour sauver leur accord de réconciliation conclu en avril, selon des responsables palestiniens.

Cet accord, qui a donné naissance début juin à un gouvernement d'union formé d'indépendants, était censé mettre fin à la division entre les directions en Cisjordanie occupée, où siège M. Abbas, et à Gaza contrôlée par le Hamas.

Mais l'Autorité palestinienne de M. Abbas a ensuite accusé le Hamas d'empêcher le gouvernement de travailler à Gaza, tandis que le mouvement islamiste reproche à l'Autorité de ne pas payer ses 45.000 fonctionnaires à Gaza.

Ce transfert du pouvoir est crucial à l'approche d'une conférence des donateurs le 12 octobre au Caire, car de nombreuses capitales conditionnent leur aide à la reconstruction de Gaza à sa remise à l'Autorité palestinienne et non au Hamas considéré comme un groupe «terroriste» par les États-Unis et l'Union européenne.

Début septembre, M. Abbas avait menacé de mettre fin au partenariat avec le Hamas accusé de maintenir un «gouvernement parallèle». Les discussions interpalestiniennes détermineront en plus selon les observateurs le sort des négociations avec Israël.