Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré samedi que les négociations sur le nucléaire iranien avaient permis d'éliminer les domaines fondamentaux de désaccord, ouvrant une chance réelle de parvenir à un accord la semaine prochaine.

«Notre impression générale est qu'il y a une très bonne chance qu'il ne faut pas rater», a déclaré M. Lavrov dans une entrevue à la télévision russe TVTs, publiée sur le site officiel de la diplomatie russe.

«Maintenant, il n'y a plus de désaccords fondamentaux sur les questions pratiques qui doivent être résolus».

Tout ce qu'il faut maintenant c'est de «transposer correctement en langage diplomatique l'accord que nous avons obtenu».

Il a mis en garde cependant contre l'ajout de conditions supplémentaires pour l'Iran quand les négociations sur son programme nucléaire vont reprendre mercredi prochain à Genève.

«Il ne faudrait pas soumettre quelques ajouts artificiels qui ne contribuent pas à résoudre la tâche principale et qui ne changeront rien», a ajouté M. Lavrov.

«Les mesures qu'il faut prendre pour apaiser la situation et créer des conditions pour un règlement définitif du problème nucléaire iranien sont claires» pour le groupe des 5+1 (les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Chine, la Russie et l'Allemagne) comme pour l'Iran, a-t-il souligné.

Des médias et des responsables iraniens ont accusé la France d'avoir fait échouer les négociations de Genève par son intransigeance à la dernière minute, en demandant à l'Iran la garantie qu'il renonce définitivement à son programme nucléaire militaire.

Pour sa part, M. Lavrov a refusé de commenter la position de la France.

Mardi, une source au ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que l'Iran n'était pas responsable de l'échec des négociations nucléaires de Genève comme l'a affirmé le secrétaire d'État américain, John Kerry.

Les négociations de Genève, qui ont eu lieu du 7 au 9 novembre, n'ont pas permis à l'Iran et aux pays du groupe 5+1 de se mettre d'accord sur un texte malgré la venue inattendue des ministres des Affaires étrangères et d'intenses négociations.

Les responsables des différents pays ont déclaré qu'un accord était toujours possible, mais nécessitait davantage de négociations.

L'Iran et les pays du groupe 5+1 doivent se retrouver de nouveau à Genève le 20 novembre prochain pour continuer les discussions.

Les discussions entre Téhéran et le groupe des 5+1 buttent depuis plusieurs années sur la question de la suspension de l'enrichissement d'uranium en Iran.

Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir mettre au point une bombe atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie farouchement.