Le président des États-Unis Barack Obama juge, dans un entretien diffusé samedi, que l'Iran est «à un an ou plus» de pouvoir se doter d'une bombe atomique, une position qui contraste avec celle d'Israël sur le nucléaire iranien.

Dans cette interview accordée à l'agence de presse américaine Associated Press (AP), le président Obama estime également que son homologue iranien Hassan Rohani a mis en jeu sa crédibilité en cherchant à rouvrir un dialogue avec les États-Unis, auxquels il revient d'évaluer le poids politique du chef de l'État iranien.

D'ailleurs simultanément samedi, le guide suprême iranien Ali Khamenei a soutenu l'offensive diplomatique du président Rohani, tout en critiquant certains aspects de son voyage à l'assemblée générale de l'ONU fin septembre.

M. Rohani «n'est pas le seul décideur, il n'est même pas l'ultime décideur», a reconnu le président américain.

M. Obama a eu le 27 septembre une conversation téléphonique de 15 minutes avec son homologue iranien, au lendemain d'une rencontre à l'ONU entre les chefs de la diplomatie des deux pays, John Kerry et Mohammad Javad Zarif.

Les relations diplomatiques sont rompues depuis avril 1980, un an après la révolution islamique.

L'exécutif américain martèle depuis fin septembre que la voie diplomatique doit être privilégiée sur le dossier nucléaire iranien, mais que les signes d'ouverture exprimés par M. Rohani seront jugés sur des actes et non sur des mots.

Washington répète aussi que l'option militaire reste d'actualité.

M. Obama avait également reçu lundi à la Maison-Blanche le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, qui s'était exprimé le lendemain à la tribune des Nations unies.

«Israël ne laissera pas l'Iran obtenir des armes nucléaires. Si Israël est obligé d'agir seul, il agira seul», avait lancé M. Nétanyahou, dans un discours sans concession.

L'Iran n'a pas encore franchi la ligne rouge, avait-il expliqué, mais il «veut être en position de pouvoir accélérer et construire des bombes atomiques» quand il le voudra «avant que la communauté internationale ne puisse le détecter et l'empêcher».

Le prochain cycle de négociations sur le nucléaire iranien entre le groupe dit «P5+1» (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) et Téhéran est programmé les 15 et 16 octobre à Genève.

Les grandes puissances et Israël soupçonnent l'Iran de chercher à se doter d'armes nucléaires, sous couvert d'un programme civil. Téhéran dément.