Le secrétaire d'État américain John Kerry a dit mardi «espérer» que les grandes puissances et l'Iran trouvent une «solution diplomatique» sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, au premier jour d'une réunion internationale cruciale au Kazakhstan.

«Je vais exprimer mon espoir que ces discussions puissent faire avancer le dialogue, que l'Iran fera le choix (...) d'avancer sur le chemin d'une solution diplomatique», a déclaré M. Kerry. «Il y a une voie diplomatique. Il y a clairement un chemin pour avancer et je veux que ces discussions aient leur chance», a-t-il ajouté lors d'un point presse avec son homologue allemand Guido Westerwelle.

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Les grandes puissances et l'Iran vont chacun présenter mardi de nouvelles offres sur le programme nucléaire controversé de Téhéran au cours d'importantes négociations à Almaty, leurs divergences persistantes laissant cependant peu de place à l'optimisme.

Le groupe P5+1 (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine et l'Allemagne) promet dans sa nouvelle offre «une baisse de certaines sanctions sur le commerce de l'or, celles concernant l'industrie pétrochimique et certaines sanctions bancaires», en échange de concessions de Téhéran, a déclaré une source de ce groupe avant le début des pourparlers à Almaty, dans le sud-est du Kazakhstan.

M. Westerwelle a dit aussi «espérer» que les discussions d'Almaty soient «une chance que l'Iran va saisir».

«Notre objectif est une solution diplomatique dans le conflit sur le nucléaire avec l'Iran, mais il faut réaliser des progrès importants (dans la négociation, NDLR) car nous estimons que des armes nucléaires pour l'Iran ne sont pas acceptables (...). Cela mettrait en danger non seulement la région, mais aussi la sécurité mondiale», a prévenu le ministre allemand.

L'offre des grandes puissances renouvelle cependant la demande faite à l'Iran lors de la rencontre de Bagdad, début 2012, à savoir «l'arrêt de l'enrichissement à 20 %, la fermeture du site de Fordo (enfoui sous la montagne et difficile à détruire, NDLR) et l'envoi du stock d'uranium enrichi à 20 %» à l'étranger, selon la même source.

De son côté, Téhéran a également annoncé qu'il allait faire une nouvelle offre aux grandes puissances, mais insisté sur le fait qu'il refuserait de céder sur la fermeture du site de Fordo et l'envoi à l'étranger de son stock d'uranium à 20 %.

M. Kerry n'a pas voulu s'exprimer sur la «dynamique» de ces tractations, mais a rappelé que le groupe P5+1 avait fait «une proposition avec des mesures (...) qui doivent encourager l'Iran à franchir des étapes concrètes».

Les États-Unis suivent depuis des mois une stratégie dite à «double voie» vis-à-vis de l'Iran, mêlant renforcement des sanctions économiques et recherche d'une sortie de crise diplomatique, y compris en proposant des négociations bilatérales avec Téhéran.

M. Kerry répète depuis qu'il est en fonctions début février la position arrêtée il y a un an par le président Barack Obama: Washington préfère une «solution diplomatique», mais fera tout ce qui est nécessaire pour que l'Iran n'ait jamais la bombe».