Les sanctions imposées à l'Iran ont un «réel impact» sur le pays, même si leur effet n'apparaît «pas évident pour le moment», a jugé lundi à Tunis le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta, qui a toutefois rappelé que «toutes les options» restaient ouvertes.

En visite à Tunis à l'occasion d'une tournée qui doit également le conduire en Egypte, en Israël et en Jordanie, M. Panetta s'est exprimé au lendemain d'un déplacement à Jérusalem de Mitt Romney, candidat républicain à la Maison-Blanche en quête de stature internationale.

Pour le secrétaire à la Défense, «ces sanctions ont un réel impact sur l'économie iranienne et, même si les résultats peuvent ne pas paraître évidents pour le moment, le fait est qu'ils (les Iraniens, ndlr) ont exprimé la volonté de tenter de négocier» avec le groupe dit 5+1 (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne).

«Tout ce que nous devons faire est de continuer à mettre la pression sur les plans économique et diplomatique», a jugé M. Panetta.

Pour autant, «les États-Unis ne toléreront pas que l'Iran mette au point une arme nucléaire. Nous sommes prêts à mettre en oeuvre toutes les options pour que cela n'arrive pas», a rappelé le chef du Pentagone, reprenant la position tenue depuis de longs mois par Washington.

Il n'a pas voulu préciser de quels types d'options il s'agissait, indiquant simplement que le Pentagone avait «une gamme entière de moyens pour gérer cette menace fondamentale».

Les rencontres entre responsables américains et israéliens, qui considèrent qu'une éventuelle bombe nucléaire iranienne mettrait en péril l'existence de l'État hébreu, se sont multipliées ces derniers mois pour convaincre Israël de laisser sa chance aux sanctions.

Leon Panetta doit rencontrer à nouveau cette semaine en Israël son homologue Ehud Barak, le Premier ministre Benjamin Nétanyahou et le président Shimon Peres.

«Comme le président (Barack Obama, ndlr) l'a dit, nous respectons leur souveraineté et leur aptitude à prendre les décisions qui regardent leur propre sécurité», avait auparavant affirmé le ministre américain dans l'avion qui l'emmenait à Tunis.

Lors d'un entretien dimanche avec Mitt Romney --adversaire farouche de la politique prônée par M. Obama au Moyen-Orient--, M. Nétanyahou a déclaré qu'il était important de brandir «une menace militaire forte et crédible, associée à des sanctions, pour avoir une chance de changer la situation».

Selon le chef du gouvernement israélien, les sanctions et la diplomatie seules «n'ont pas fait reculer jusqu'ici le programme iranien d'un iota».

Lors de son séjour en Israël, M. Panetta doit aussi visiter un site du système antimissile «Dôme de fer», censé protéger l'État hébreu des roquettes des mouvements islamistes chiite Hezbollah au Liban et du Hamas depuis la bande de Gaza.