L'Iran a proposé à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) une visite dans le pays, mais tout en restant vague sur les lieux que les experts de l'agence seraient autorisés à inspecter, ont indiqué mardi plusieurs sources diplomatiques à Vienne.

«L'Iran a proposé une sorte d'invitation générale, sans spécifier quoi que ce soit», a indiqué à l'AFP un diplomate auprès de l'agence onusienne, basée à Vienne.

«Nous ne savons pas comment l'agence va y répondre. Pour nous, cela ressemble à l'habitude de l'Iran d'essayer d'apaiser l'AIEA sans vraiment offrir quelque chose de substantiel», a ajouté ce responsable sous couvert d'anonymat.

Selon un autre diplomate, il n'est pas certain que la lettre d'invitation, datée du 14 décembre, réponde directement au rapport très critique publié par l'agence en novembre.

«Je doute fort que la lettre contienne une offre quelconque d'engagement», a-t-il indiqué.

L'AIEA n'a pas souhaité commenter.

Les États-Unis sont satisfaits du retour des inspecteurs, a en revanche commenté à Washington Victoria Nuland, la porte-parole du département d'État, «mais la visite doit être complète».

«Ils doivent pouvoir se rendre dans tous les sites où ils veulent aller», a-t-elle énuméré, «interroger tous ceux qu'ils veulent interroger, et voir tous les éléments qu'ils souhaitent voir».

Le directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano, avait publié un rapport composé d'un vaste catalogue d'éléments «crédibles» indiquant que l'Iran avait travaillé à la mise au point d'une arme nucléaire. Il avait demandé à l'Iran d'y répondre «sans délai».

Sur la base de ce rapport, le conseil des gouverneurs de l'AIEA, qui comprend 35 États membres, avait voté en novembre une résolution exprimant «une profonde et croissante préoccupation» sur le programme nucléaire de Téhéran, mais sans lui fixer d'échéance claire pour éclaircir les points en suspens exprimés dans le rapport.

L'Iran avait rejeté les assertions sur une dimension militaire de son programme nucléaire. L'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Ali Asghar Soltanieh, avait qualifié le rapport de «non-professionnel, déséquilibré, illégal et politisé».