Les négociations entre les Six et l'Iran ont commencé lundi à Genève pour relancer le dialogue sur le nucléaire, interrompu depuis 14 mois, ont indiqué à l'AFP les organisateurs suisses.

«Les négociations ont commencé», a expliqué une responsable du ministère helvétique des Affaires étrangères dont le pays accueille les deux jours de discussions entre les Six (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne), l'UE qui joue le rôle de médiateur, et les Iraniens.

La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, le négociateur iranien, Saïd Jalili et les chefs des délégations des Six se sont réunis autour d'une table dans les locaux de la mission diplomatique suisse dans le centre de Genève, a précisé la responsable.

Après plus d'un an d'interruption, la rencontre s'annonce difficile car l'Iran refuse toujours catégoriquement d'envisager toute suspension de l'enrichissement de son uranium.

Téhéran a annoncé dimanche qu'il contrôlait la totalité du cycle de production de combustible nucléaire, renforçant les inquiétudes des Occidentaux.

«Nous attendons des réponses sérieuses des Iraniens», sur la question du nucléaire, a expliqué une source diplomatique proche des Six reconnaissant que l'ordre du jour n'a pas encore été fixé et sera le principal sujet de la matinée.

«Nous ne savons pas quel est l'état d'esprit des Iraniens».

La rencontre doit se dérouler en principe sur deux jours.

Les dirigeants iraniens ont répété ces derniers jours qu'ils refusaient de discuter des «droits légitimes» de l'Iran en matière nucléaire, une manière de rejeter par avance toute éventuelle demande de suspension des activités d'enrichissement d'uranium.

«Les autres pays ne peuvent pas s'immiscer dans les affaires nucléaires iraniennes», a répété lundi l'adjoint du négociateur iranien, Ali Bagheri selon le site de la télévision iranienne.

«L'issue de la rencontre dépendra de l'attitude de l'autre partie», a-t-il ajouté.

La question de l'enrichissement de l'uranium est au centre du bras de fer opposant depuis plusieurs années l'Iran à la communauté internationale, qui soupçonne Téhéran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil.

L'Iran dément toute visée militaire. Depuis un an, le pays ne cesse d'augmenter son stock d'uranium enrichi à  3,5%, qui est passé 3.183 kg contre 1.580 kg en octobre 2009.

Après une semaine agitée marquée par deux attentats visant des scientifiques iraniens et les fuites de WikiLeaks, la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton a appelé Téhéran à un esprit «constructif» et un dialogue sérieux sur le nucléaire.

Elle a fait un pas inattendu vers les Iraniens en ouvrant la porte à un enrichissement de l'uranium par le pays «à l'avenir», quand il aura rassuré sur ses intentions.

Cette annonce a été saluée par Téhéran et devrait être de nature à faciliter le dialogue à Genève.