L'ancien ambassadeur américain à l'ONU John Bolton estime qu'Israël a «huit jours» pour lancer une frappe militaire contre la centrale nucléaire de Bouchehr et empêcher Téhéran de disposer d'une centrale nucléaire en état de marche.

Le lancement de la centrale, en construction avec l'aide de la Russie depuis près de 15 ans, est prévu le 21 août. À cette date, la Russie a annoncé qu'elle allait procéder au lancement technique de la première centrale nucléaire iranienne avec le chargement du combustible dans le réacteur.

Il sera alors trop tard, a averti lundi John Bolton, pour Israël pour lancer une attaque militaire contre l'installation, qui provoquerait des radiations qui toucheraient la population civile.

«Une fois que l'uranium, une fois que le combustible est très proche du réacteur, et sans nul doute lorsqu'il est dans le réacteur, une frappe signifie l'émanation de radiations», a-t-il dit à la télévision Fox Business Network.

«Alors, si Israël doit entreprendre quelque chose contre Bouchehr, il doit le faire dans les huit prochains jours», a-t-il ajouté, tout en se montrant sceptique à propos de cette éventualité.

Interrogé sur la possibilité de cette attaque israélienne, John Bolton a répondu: «je ne le pense pas, je pense qu'ils ont raté l'occasion». En l'absence de frappe israélienne, «l'Iran disposera de quelque chose qu'aucun autre ennemi d'Israël ou des États-Unis au Moyen-Orient ne possède, à savoir un réacteur nucléaire en état de fonctionnement».

L'ancien ambassadeur, un personnage controversé, a critiqué le rôle de la Russie dans la construction de cette centrale. «Moscou a toujours dans l'idée de pouvoir mettre un doigt dans l'oeil de l'Amérique».

L'Iran a annoncé lundi la construction d'un nouveau site d'enrichissement d'uranium en 2011 et promulgué une loi contraignant notamment le gouvernement à poursuivre l'enrichissement d'uranium et à limiter la coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique.

Le 9 juin, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté une nouvelle résolution assortie de sanctions, réaffirmant que Téhéran devait suspendre toute activité d'enrichissement et ne pas construire de nouveau site.