Thad Allen, chargé de la lutte contre la marée noire pour le gouvernement américain, s'est entretenu jeudi avec des responsables locaux en Louisiane de l'avenir des pêcheurs qui craignent que BP n'ait plus besoin de leurs services pour récupérer le pétrole.

Les ingénieurs comptent définitivement «tuer» le puits à l'origine de la marée noire la semaine prochaine. Mais, depuis le 15 juillet et la pose d'un nouvel entonnoir, le pétrole a cessé de s'écouler dans le golfe du Mexique.

Dès lors, les pêcheurs que BP avaient engagés pour aider à capter le brut à bord de leurs bateaux n'ont pratiquement plus de pétrole à récupérer et commencent à craindre pour leur avenir.

Jeudi, l'amiral Allen a plaidé pour qu'un maximum de bateaux soient employés à d'autres tâches. Mais il a dit ignorer combien des 1 500 navires employés à l'heure actuelle par BP seraient encore sous contrat avec le pétrolier le mois prochain.

«Comme la menace posée par la marée noire est passée», les tâches assignées aux bateaux employés par BP «vont forcément changer», a dit M. Allen après s'être entretenu avec le gouverneur de Louisiane Bobby Jindal et des élus locaux à La Nouvelle-Orléans.

Il a également indiqué que dans les 10 prochains jours, il réfléchirait avec les mêmes interlocuteurs à une solution à offrir aux pêcheurs qui leur permettrait de tenir jusqu'à la fin du mois d'août.

La pêche est toujours interdite dans la majeure partie du golfe du Mexique, faisant peser une épée de Damoclès au-dessus des pêcheurs.

«Les pêcheurs ont perdu une année. Nous ignorons quel va être l'imapct (de la marée noire) l'année prochaine et l'année suivante», a confié à l'AFP Marty O'Connell, de l'université de La Nouvelle-Orléans. A l'image de Mike Frenette, dont deux des cinq bateaux sont mis à contribution par BP.

Il est payé entre 600 et 3 500 dollars par jour de travail et par bateau.

L'argent ainsi amassé grève «les demandes d'indemnisation» qu'il peut faire auprès de BP, explique-t-il. «Nous ne gagnons pas d'argent, nous essayons de garder la tête hors de l'eau».