Plus tôt ce mois-ci, British Petroleum (BP) avait prédit que l'écoulement de pétrole dans le fond de la mer serait réduit à un «filet» en l'espace de quelques jours, et le président américain Barack Obama a déclaré à la nation la semaine dernière que jusqu'à 90% du flot serait bientôt contenu. Mais ces objectifs semblaient trop optimistes jeudi, à la suite d'un autre échec sous l'eau.

Le capuchon qui permettait de pomper une partie du pétrole s'écoulant dans le golfe du Mexique depuis l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon avait dû être retiré mercredi après qu'un robot sous-marin eut embouti le système d'aération relié au puits.

Il avait été réinstallé, jeudi, mais la frustration et le scepticisme coulaient à flot sur les côtes du golfe du Mexique.

Les annonces de BP n'ont «absolument aucune crédibilité», a fait valoir le conseiller de Jefferson Parish, John Young, ajoutant que ce plus récent problème démontre que la compagnie «n'est pas à la hauteur de la tâche» et déplorant recevoir «plus de mauvaises nouvelles que de bonnes nouvelles».

Même avant ce nouveau recul, les pires scénarios du gouvernement américain suggéraient que le capuchon et d'autres équipements contenaient moins de la moitié du déversement de pétrole.

Le porte-parole de BP John Curry a présenté plus en détails le recours prévu à des embarcations additionnelles pouvant capturer encore davantage de pétrole, et a dit comprendre les sentiments de frustration parmi la population.

«Nous voulons faire ce que tout le monde espère et cela est évidemment de minimiser l'impact aussi rapidement et efficacement que possible et sans blesser aucun des travailleurs», a affirmé M. Curry.

Des petites étendues de pétrole ont été aperçues jeudi sur les côtes de la Floride, forçant la fermeture d'une plage dans l'État pour la première fois depuis la fuite survenue il y a plus de neuf semaines.

Le président Obama avait laissé croire à un déversement contenu à 90% la semaine dernière lors de son premier discours prononcé dans le Bureau ovale, après avoir rencontré des responsables de BP à la Maison-Blanche. Il avait dit avoir été informé par la compagnie qu'un tel résultat était possible en l'espace de quelques semaines.

«Cela ne semble tout simplement pas possible, a argué jeudi Ed Overton, professeur en sciences environnementales à la retraite de l'Université de Louisiana State. Nous n'en sommes même pas prêts, et ce qu'on entend dire, c'est qu'ils ont capturé moins de pétrole que le jour précédent. J'avais espéré que le président savait quelque chose que nous ignorions.»

BP a indiqué jeudi pouvoir bientôt capturer environ 700 000 gallons par jour à l'aide du capuchon, et en brûler 438 000 autres gallons grâce à un navire-incinérateur.