Le directeur général de BP a admis jeudi que le groupe pétrolier britannique qui lutte depuis près d'un mois et demi contre la marée noire provoquée par l'explosion d'une de ses plateformes dans le golfe du Mexique, n'était pas préparé à une tel problème survenant en haute mer.

«Ce qui est incontestable est que nous n'avions pas les instruments qu'il aurait fallu dans notre trousse à outils», a reconnu Tony M. Hayward dans une interview publiée par le Financial Times.

Tout en estimant que BP avait «très bien réussi» à empêcher la marée noire de trop souiller les côtes - «considérant l'étendue (du problème), une très petite quantité nous a échappé», selon lui - , il a reconnu «qu'on était parfaitement fondé à faire des critiques à la compagnie» sur son manque de préparation à une telle fuite en eaux profondes.

Il a noté qu'après la catastrophe provoquée par le pétrolier Exxon Valdez en 1989, le secteur avait mis en place un organisme de réponse approprié aux pollutions de surface, la Marine Spill Response Corporation (MSRC). «Le problème va être de créer la même capacité de réaction (pour une marée noire) en profondeur», a-t-il dit.

Cette marée noire a été provoquée par l'explosion le 20 avril de la plateforme Deepwater Horizon qui a causé la mort de 11 personnes.

M. Hayward a estimé à «une chance sur un million» le risque d'une telle explosion. Mais ce risque doit être abaissé à «un sur un milliard ou un sur mille milliards», a-t-il affirmé.

La lutte contre cette marée noire a pour l'instant coûté environ un milliard de dollars à BP mais certains analystes estiment que le total des coûts pour la compagnie pourrait grimper à 20 milliards de dollars.