Le sénateur John McCain, figure influente du parti républicain, dont il a été le candidat malheureux à la présidentielle de 2008, a retiré samedi son soutien à Donald Trump après la révélation de propos vulgaires qui ont jeté le trouble sur sa campagne. De son côté, l'ancienne secrétaire d'État de George W. Bush Condoleezza Rice a demandé au candidat républicain de se retirer.

«Ça suffit! Donald Trump ne doit pas être président. Il doit se retirer. À titre de républicaine, j'espère appuyer quelqu'un qui aura la dignité et la stature pour être candidat au poste le plus important de la plus grande démocratie de la planète», a-t-elle affiché sur sa page Facebook.

«Le comportement de Donald Trump cette semaine qui s'est conclue avec la révélation de ses propos avilissants concernant les femmes et ses vantardises d'agressions sexuelles, rend impossible de continuer à soutenir, même de façon conditionnelle, sa candidature», a pour sa part affirmé dans un communiqué John McCain.

«J'ai voulu soutenir le candidat que notre parti a nommé. Il n'était pas celui que j'aurais choisi mais en tant qu'ex-candidat je trouvais ça important de respecter le fait que Donald Trump avait remporté une majorité des délégués au sein de notre parti», explique le sénateur de l'Arizona.

«Cindy et moi-même n'allons pas voter pour Donald Trump», at-il ajouté, citant sa femme. Cela dit «je n'ai jamais voté pour un candidat démocrate et nous ne voterons pas pour Hillary Clinton», dit l'ancien pilote et otage pendant la guerre du Vietnam.

«Nous écrirons le nom d'un bon républicain conservateur qui est qualifié pour être président», ajoute-t-il sans autre précision.

Le sénateur McCain, 80 ans, avait remporté cet été une primaire en vue de se faire réélire en novembre au Sénat pour six ans. Le tiers du Sénat environ sera renouvelé le 8 novembre, le même jour que l'élection présidentielle.

Dans cette course pour sa réélection, ironiquement, c'est le soutien formel de John McCain pour Donald Trump qui lui a été reproché. Le sénateur a été vertement critiqué pour n'avoir pas rompu avec le candidat à la présidentielle alors qu'ils se sont affrontés à distance à plusieurs reprises, notamment lors de la polémique qui a opposé les parents d'un soldat musulman à Donald Trump cet été.

- Avec Reuters et Associated Press