«La Floride, c'est ma deuxième maison»: Conforté dans son rôle de grand favori de la primaire républicaine, Donald Trump a désormais les yeux rivés vers cet État qui pourrait, dans une semaine, sonner le glas des ambitions de ses rivaux déboussolés.

Trois victoires sans appel lors des consultations de mardi (Mississippi, Michigan, Hawaï) ont redonné une impulsion à l'homme d'affaires de New York au moment où nombre de républicains assuraient - un peu vite - que sa campagne était moribonde, que l'édifice vacillait.

Mais le vrai test, pour ceux qui espèrent succéder à Barack Obama à la Maison-Blanche en janvier 2017, est encore à venir : le second super mardi (Super Tuesday) du 15 mars, quand de nombreux États, Floride et Ohio en tête, seront appelés aux urnes.

D'autant que dans les deux cas, le vainqueur raflera le gros lot: pas de répartition en fonction du nombre de votes, mais tous les délégués en bloc.

Pour Marco Rubio, sénateur de la Floride, et John Kasich, gouverneur de l'Ohio, l'échéance ressemble à un couperet. S'ils ne parviennent pas à l'emporter dans leurs fiefs respectifs, ce sera presque à coup sûr la fin de l'aventure présidentielle.

Pour le milliardaire, la voie serait encore un peu plus dégagée vers l'investiture, avec alors comme unique rival le sénateur ultraconservateur du Texas Ted Cruz, qui vient de remporter l'Idaho, sa septième victoire.

La bataille des sept jours à venir s'annonce féroce.

Les «anti-Trump» - nombreux au sein du «Grand Old Party» - vont inonder radios et télévisions de messages mettant en garde les électeurs contre celui que l'ex-gouverneur du Texas Rick Perry avait décrit, au début de la campagne, comme «un mélange toxique de démagogie, de mesquinerie et d'absurdité».

«Cela ne m'inquiète pas», a assuré mercredi matin sur CNN le magnat de l'immobilier, fort de ses victoires convaincantes de la veille.

«J'ai toujours eu des liens très forts avec la Floride. J'y emploie des milliers de personnes», a-t-il déclaré, avant d'énumérer, comme il en a l'habitude, la liste de ses hôtels ou de ceux de ses «partenaires».

15 victoires sur 24

Preuve de l'importance de ce rendez-vous qui cristallise les tensions, il a cependant annoncé le lancement de sa propre campagne de publicité contre Marco Rubio. Le message, extrêmement virulent, le qualifie de «corrompu» en rappelant une vieille affaire de cartes de crédit.

À ce jour, l'homme d'affaires de 69 ans, en tête depuis des mois dans les sondages nationaux, a remporté 15 consultations sur 24.

Et les chiffres État par État sont encourageants.

Selon le dernier sondage Quinnipiac, il écraserait Marco Rubio en Floride (45 % des intentions de vote contre 22 %). Dans l'Ohio, il serait également vainqueur, mais avec une marge plus réduite face à John Kasich (38 % contre 32 %).

Avec ses victoires de mardi soir, il a franchi la barre des 400 délégués. Il lui en faudra 1237 pour décrocher l'investiture à Cleveland en juillet.

Après avoir décortiqué à la troisième personne les résultats de mardi - «Il n'y a qu'une personne qui a réalisé une bonne performance ce soir: Donald Trump» -, le milliardaire s'est aussi posé mercredi matin en analyste du camp adverse.

«Il est clair que (Hillary Clinton) obtiendra l'investiture» démocrate, a-t-il déclaré, en dépit de la victoire surprise mardi de Bernie Sanders dans l'État industriel du Michigan. «C'est juste un petit contretemps».

L'ancienne secrétaire d'État fait d'ailleurs comme si les dés étaient déjà jetés du côté démocrate, concentrant désormais ses attaques sur «Le Donald».

Mardi, elle n'a pas évoqué les résultats de la soirée, préférant se projeter dans l'élection présidentielle du 8 novembre.

«Être candidat à la présidence, ce n'est pas un concours d'insultes. C'est plutôt obtenir des résultats pour les Américains qui devraient nous occuper».