Les partenaires majeurs des États-Unis, chacun avec ses priorités, ont dans l'ensemble chaudement félicité le président Barack Obama pour sa réélection, notamment la Chine, qui l'a appelé à une «coopération constructive». L'Allemagne et la France l'ont quant à elles exhorté à agir avec l'Europe contre la crise économique.

Canada

Peu après 1 h mercredi matin, le premier ministre canadien, Stephen Harper, qui se trouve en visite officielle en Inde, a transmis ses félicitations à Barack Obama.

«La relation entre le Canada et les États-Unis est l'une des plus étroites et des plus étendues qui existe dans le monde. Depuis quatre ans, le président et moi avons travaillé à plusieurs importantes initiatives bilatérales pour créer des emplois et de la croissance économique dans nos deux pays», a déclaré le premier ministre dans un communiqué de presse.

«Je me réjouis de travailler avec l'administration Obama au cours des quatre prochaines années, à trouver des moyens d'accroître le commerce et l'investissement entre nos pays. [...] Je me réjouis aussi de continuer à travailler avec le président Obama à des dossiers pressants en rapport avec l'économie mondiale, ainsi qu'aux problèmes de sécurité, comme ceux qui concernent l'Iran et la Syrie.»

Mexique

Le président mexicain Felipe Calderon et son successeur élu, Enrique Peña Nieto, ont félicité Barack Obama pour sa réélection et souhaité que les deux pays consolident leurs relations. M. Calderon a également salué la «large participation du peuple américain au processus démocratique».

Peu auparavant, le président élu, Enrique Peña Nieto, qui prendra ses fonctions le 1er décembre, avait salué la victoire de Barack Obama sur son compte Twitter et annoncé qu'il aurait le plaisir de le féliciter personnellement à l'occasion de sa prochaine visite aux États-Unis et de travailler avec lui pour le bénéfice des deux pays.

ONU

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a invité Barack Obama à agir rapidement pour mettre fin au conflit en Syrie et pour ranimer le processus de paix au Proche-Orient. L'ONU «continuera de compter sur l'engagement actif des États-Unis sur ces dossiers cruciaux», a déclaré M. Ban par la voix de son porte-parole.

«De nombreux défis nous attendent: mettre fin à la guerre en Syrie, remettre sur les rails le processus de paix au Proche-Orient, encourager le developpement durable et répondre aux défis du changement climatique», a souligné M. Ban. Tous ces dossiers «réclament une forte coopération multilatérale».

M. Ban a promis la coopération de Nations unies au président et à son administration pendant ce second mandat «dans l'esprit du partenariat constant instauré entre les États-Unis et l'ONU».

Chine

«Dans une nouvelle époque historique, je souhaite que nos relations bilatérales fondées sur une coopération constructive franchissent un nouveau stade», a déclaré de son côté le président chinois Hu Jintao dans un message commun avec son premier ministre, Wen Jiabao.

Le porte-parole de la diplomatie chinoise, Hong Lei, a souligné les «progrès positifs» enregistrés dans les rapports de Pékin avec Washington au cours du premier mandat de M. Obama.

Japon

Le premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, s'est joint au concert de louanges au moment où Tokyo cherche l'appui de son allié face à la Chine.

«Je lui ai envoyé un message pour le féliciter pour sa réélection. Je veux continuer de coopérer avec lui», a déclaré M. Noda, dont l'arrivée du gouvernement, il y a trois ans, a entraîné un certain refroidissement des relations avec Washington pendant quelques mois.

Inde

Le premier ministre de l'Inde, Manmohan Singh, a rédigé un tweet sobre dans lequel il dit qu'il a hâte de reavailler avec M. Obama.

Dalaï lama

Le dalaï lama, tout en rappelant qu'il n'est plus depuis 2011 le chef du gouvernement tibétain en exil, a remercié M. Obama d'avoir appuyé sa «voie médiane» pour un règlement pacifique avec Pékin de la question du Tibet et souhaité que Washington «prenne de nouvelles initiatives en vue d'une solution mutuellement acceptable».

Russie

Le président Vladimir Poutine a envoyé un télégramme à M. Obama pour le féliciter de sa réélection, que le Kremlin «a accueillie très positivement».

«Nous espérons que des initiatives positives seront implantées et perfectionnées dans les relations et la coopération entre la Russie et les États-Unis sur la scène internationale, dans l'intérêt de la sécurité et de la stabilité dans le monde», ajouté son porte-parole.

Afrique du Sud

Le président Jacob Zuma, en congratulant son homologue américain, a insisté sur «le rôle important» que les États-Unis doivent jouer pour le développement du continent africain.

La Fondation Mandela a rappelé que l'ancien chef de l'État sud-africain, Nelson Mandela, avait salué en 2008 la victoire d'un «jeune homme qui ose rêver» et lui a «souhaité de réaliser ce rêve au cours de son second mandat».

Brésil

La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, a félicité Barack Obama lors de la cérémonie d'ouverture de la 15e Conférence internationale contre la corruption à Brasilia.

«Je profite de l'occasion pour féliciter le peuple américain et le président Obama pour sa réélection», a déclaré Mme Rousseff devant des centaines de représentants de gouvernements, de mouvements sociaux et d'entreprises de 130 pays.

Les États-Unis et le Brésil, sixième économie du monde, entretiennent des relations cordiales même s'ils divergent sur certaines questions internationales et commerciales.

Les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial du Brésil après la Chine.

Royaume-Uni

Parmi les Européens soucieux de marquer des liens qu'ils veulent particuliers avec Washington, le premier ministre britannique, David Cameron, comme le président du Conseil de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, ont très vite réagi sur leurs comptes twitter respectifs. Le premier, en voyage en Jordanie, a déclaré à son «ami @Barack Obama» qu'il était «impatient de continuer à travailler» avec lui.

«Il y a tellement de choses que nous devons faire: nous devons faire redémarrer l'économie mondiale et je veux voir un accord commercial entre l'Union européenne et les États-Unis», a-t-il ajouté.

France

Le socialiste François Hollande, comme la chancelière allemande, la chrétienne-démocrate Angela Merkel, M. Van Rompuy et le président de la Commission européenne, Jose Manuel Barroso, ont félicité «très chaleureusement» Barack Obama en marquant clairement l'importance des problèmes économiques à régler de concert.

M. Hollande a salué le «choix clair» des Américains pour une «Amérique ouverte et solidaire, pleinement engagée sur la scène internationale et consciente des défis de notre planète: la paix, l'économie et l'environnement».

«Je suis convaincu que durant votre nouveau mandat nous renforcerons encore notre partenariat pour favoriser le retour de la croissance économique dans nos pays, pour lutter contre le chômage et pour trouver des solutions aux crises qui nous menacent, notamment au Moyen-Orient», a souligné M. Hollande.

Allemagne

«Nous avons collaboré ces dernières années étroitement et amicalement. J'estime particulièrement nos nombreuses discussions [...] notamment pour surmonter la crise économique et financière mondiale», a dit Mme Merkel.

Israël

En Israël, la réélection de M. Obama a été bien accueillie. Le premier ministre Benjamin Netanyahu a assuré que l'alliance avec les États-Unis est «plus forte que jamais». «Je vais continuer à travailler avec le président Obama pour assurer les intérêts vitaux de la sécurité des États-Unis et d'Israël», a promis M. Netanyahu, dont les relations avec le chef de l'État américain sont notoirement tendues.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a pour sa part exprimé l'espoir qu'Obama «continue ses efforts en faveur du processus de paix».

«Nous espérons qu'un État palestinien sera établi pendant le prochain mandat d'Obama», a déclaré à l'AFP le négociateur palestinien Saëb Erakat.

Égypte

Le président égyptien, Mohamed Morsi, a félicité Barack Obama et exprimé l'espoir d'un «renforcement des relations d'amitié entre les deux pays pour servir leurs objectifs communs, à savoir la justice, la liberté et la paix», dans un télégramme de félicitations rendu public par l'agence officielle Mena.

Après la chute du régime autoritaire de Hosni Moubarak, en février 2011, l'Égypte reste le deuxième bénéficiaire de l'aide extérieure américaine après Israël, avec 1,5 milliard de dollars par an, surtout pour l'armée.

M. Moubarak était l'un des principaux alliés des États-Unis au Proche-Orient. Washington a abordé avec prudence l'arrivée au pouvoir de M. Morsi, premier président islamiste et civil d'Égypte, craignant que les relations avec cet État arabe ne soient plus difficiles qu'avant la révolte populaire du début 2011.

Les relations entre les deux pays se sont crispées en septembre dernier avec les manifestations devant l'ambassade américaine au Caire contre une vidéo anti-islam. Des manifestants étaient parvenus à enlever un drapeau de la mission diplomatique.

M. Obama avait à l'époque appelé personnellement M. Morsi. Il avait déclaré que les Égyptiens n'étaient «ni des alliés, ni des ennemis», avant que son administration ne corrige le tir. M. Morsi avait ensuite estimé que son pays et les États-Unis étaient de «vrais amis» mais pas forcément des alliés.

Dans un discours prononcé à l'Université du Caire en 2009, M. Obama avait plaidé pour une nouvelle ère dans les relations entre les États-Unis et le monde musulman.

Tunisie

Le président tunisien, Moncef Marzouki, a souligné «la solidité des relations entre les deux pays et les deux peuples», «renforcée en particulier après la révolution de la liberté et de la dignité» en Tunisie, qu'avait appuyée M. Obama.

Vatican

Le pape a adressé mercredi un message de félicitations au président réélu Barack Obama, en souhaitant qu'il continue à défendre les idéaux américains de paix et justice «qui ont guidé les fondateurs» des États-Unis.

Dans un message transmis par le nonce apostolique (ambassadeur) à Washington, Mgr Carlo Maria Vigano, Benoît XVI a dit «prier» pour que «les idéaux de liberté et de justice qui ont guidé les fondateurs des États-Unis d'Amérique continuent à resplendir dans le chemin de cette nation».

Le message souligne aussi «les responsabilités très élevées» du président «vis-à-vis de son pays et de la communauté internationale».

Le père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, a souligné que le pape avait voulu mettre l'accent sur les attentes des Américains afin que M. Obama soit au service «du bien et de la croissance de toute personne, dans le respect des valeurs humaines et spirituelles essentielles, dans la promotion de la culture de la vie et de la liberté religieuse».

Critiques

Si les applaudissements fusent, l'opinion n'est cependant pas unanime dans le monde. Outre une majorité absolue de Palestiniens (51%) qui, selon un sondage réalisé en septembre, n'attendaient rien d'une victoire de Barack Obama sur Mitt Romney, sa réélection ne provoque guère que des haussements d'épaules en Afghanistan, où la population craint de voir le pays s'enfoncer encore plus dans la guerre après le départ des troupes de l'OTAN prévu pour la fin de 2014.

-Selon AFP et AP