Douze ans après le recomptage de millions de bulletins qui avait abouti à la victoire de George W. Bush face à Al Gore, une polémique a éclaté en Floride autour des difficultés rencontrées dimanche par des électeurs pour voter en avance pour la présidentielle de mardi.

Le Parti démocrate de l'État, qui compte le plus de grands électeurs, capital pour les deux candidats, a déposé une plainte fédérale dimanche protestant contre les conditions d'organisation de ce scrutin destiné aux électeurs qui ne pourront pas voter mardi.

Le gouverneur républicain de l'État, Rick Scott, avait fait adopter il y a un an une loi réduisant le nombre de jours ouverts au vote en amont du scrutin lui-même de 14 à 8. Officiellement, cette procédure --traditionnellement considérée comme plutôt favorable aux démocrates-- prenait fin en Floride samedi.

Cependant, dimanche, les électeurs du comté de Miami-Dade ont appris qu'ils pourraient encore voter ce jour-là en avance entre 13h00 et 17h00. Mais une heure à peine après l'ouverture du bureau, ce dernier a fermé ses portes, officiellement en raison de l'impossibilité de faire voter tous les gens qui s'étaient déplacés.

Cette décision a entraîné la fureur des quelque 200 personnes qui patientaient encore à l'extérieur, rapporte le Miami Herald. «On veut voter, laissez-nous voter!», ont-elles scandé, décrit le quotidien sur son site internet.

La plainte déposée par le Parti démocrate demande à la justice de contraindre à l'organisation de ce vote anticipé non seulement dans le comté de Miami-Dade, mais aussi dans deux autres, ceux de Palm Beach et Broward.

Cette polémique surgit après plusieurs autres autour d'initiatives prises dans plusieurs États visant, selon les démocrates, à décourager de telles procédures permettant de voter en avance ou par correspondance.

Au lendemain de ces incidents, des centaines d'électeurs ont fait jusqu'à 4 heures de queue lundi pour voter de manière anticipée dans cet État.

«Une amie m'a appelée aujourd'hui pour me dire qu'on pouvait voter aujourd'hui, donc je suis venue pour donner ma voix à Obama. La course est trop serrée pour perdre une voix!», a expliqué à l'AFP Ruth Rosenthal, une électrice de 64 ans.

«Je suis ici depuis deux heures mais je tenais à voter par anticipation, nous avons besoin de quelqu'un comme Romney», a déclaré de son côté Ulises Calzadilla, un américano-cubain de 75 ans.