L'équipe du président Barack Obama a remobilisé mardi Big Bird, l'oiseau géant de l'émission pour enfants Sesame Street contre son adversaire Mitt Romney, dans une publicité ironique capitalisant sur les propos tenus par le républicain la semaine précédente.

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Le républicain Mitt Romney a jugé ces attaques déplacées, lors d'une intervention mardi dans l'Iowa, tandis que la société propriétaire des droits de la marionnette a demandé le retrait de la publicité.

Dans cette vidéo, le camp démocrate estime qu'«un homme a eu le courage de donner le nom» du «génie malfaisant» ayant présidé aux excès de Wall Street: le héros de la série, l'oiseau géant Big Bird.

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«Mitt Romney sait que ce n'est pas de Wall Street dont vous devez vous inquiéter, c'est de Sesame Street», ajoute le commentateur d'une voix profonde, digne des bandes-annonces hollywoodiennes.

«Mitt Romney s'en prendra à tous nos ennemis, où qu'ils fassent leur nid», conclut cette vidéo, pendant qu'à l'écran s'endort Big Bird, personnage chéri des très jeunes Américains depuis la fin des années 1960.

M. Obama, dont la cote dans les sondages a été écornée par sa contre-performance lors de son premier débat télévisé, le 3 octobre, avec M. Romney, tente ainsi de prolonger la vague de moqueries qui a salué les déclarations de son adversaire au sujet de la chaîne publique de télévision PBS, qui diffuse les aventures de l'oiseau jaune et de ses amis.

«J'aime PBS. J'adore Big Bird, comme vous aussi. Mais je ne vais pas continuer à dépenser de l'argent pour ensuite en emprunter à la Chine pour encore payer», avait déclaré M. Romney lors de ce débat à Denver.

Big Bird est devenu depuis un passage obligé des discours de M. Obama dans les États qu'il parcourt avant le scrutin du 6 novembre. «Nous ne savions pas que c'était Big Bird qui aggravait le déficit de l'État fédéral», répète ainsi le président.

M. Romney a estimé mardi que de telles attaques étaient déplacées, face à un millier de partisans à Van Meter, près de la capitale de l'Iowa Des Moines.

«Les temps sont durs, les dossiers sont difficiles. Et donc, je me gratte la tête quand je vois le président parler de la nécessité de sauver Big Bird», a-t-il jugé.

De son côté, la société propriétaire des droits de Big Bird a protesté mardi contre l'utilisation politique de son oiseau fétiche, en affirmant qu'elle était «une organisation sans affiliation, à but non lucratif».

«Nous ne soutenons pas de candidats ni ne participons à des campagnes politiques», a déclaré le Sesame Workshop. «Nous n'avons approuvé aucune publicité politique, et conformément à nos usages, nous avons demandé que la publicité soit retirée», a précisé cette société dans un communiqué.

La porte-parole de M. Obama, pour sa part, a estimé que l'argument était valable. «Il y a un candidat dans cette campagne qui se battra pour Big Bird et (son ami) Elmo, et il voyage dans cet avion», a plaisanté Jennifer Psaki à bord d'Air Force One.

Elle a aussi remarqué que «lorsque Mitt Romney a eu l'occasion de dire comment il lutterait contre le déficit (...) il a d'abord promis d'arrêter de financer Big Bird», illustration selon elle du manque de sérieux du candidat républicain.