Le président des États-Unis Barack Obama va s'adjoindre l'aide de son prédécesseur Bill Clinton, avec qui les relations se sont pacifiées depuis 2008, pour lever plus de 3,6 millions de dollars au profit de sa campagne de réélection lundi soir à New York.

M. Clinton, le seul président démocrate à avoir enchaîné deux mandats pleins depuis la Seconde Guerre mondiale, va participer à trois réunions électorales avec son successeur, qui vient de subir un revers, à cinq mois de l'élection, avec de très mauvais chiffres du chômage publiés vendredi.

Les deux présidents sont attendus dans une réception à 40 000 dollars l'entrée, avant de se rendre au palace Waldorf Astoria pour un gala où se produira le rocker Jon Bon Jovi, à 2500 dollars la place minimum pour 500 participants.

MM. Obama et Clinton se rendront ensuite dans une salle de Broadway pour un concert où sont attendus 1700 spectateurs qui auront acquitté au moins 250 dollars, selon un responsable de l'équipe de campagne de M. Obama s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

Les recettes de ces événements devraient donc dépasser les 3,6 millions de dollars, un chiffre ne tenant pas compte d'un tirage au sort qui permettra à trois personnes d'assister au gala et au spectacle, et de rencontrer MM. Obama et Clinton.

Une telle opération avait permis de plus que doubler les recettes d'une soirée de M. Obama chez George Clooney près de Los Angeles en mai.

Les relations entre M. Obama et M. Clinton, président de 1993 à 2001, ont été marquées par plusieurs escarmouches en 2007 et 2008, lorsque M. Obama avait mis en difficulté l'ancienne «première dame» Hillary Clinton dans la course à l'investiture démocrate avant de la vaincre sur le fil il y a quasiment quatre ans jour pour jour, le 3 juin 2008.

Bill Clinton, resté populaire au sein du parti démocrate, avait ensuite mis tout son poids dans la balance en faveur de M. Obama lors de la convention présidentielle de Denver, au Colorado.

Relativement effacé pendant les deux premières années de M. Obama au pouvoir, après que ce dernier eut choisi Hillary Clinton comme secrétaire d'État, M. Clinton est apparu de plus en plus souvent au côté du président depuis que celui-ci a été forcé de cohabiter avec les républicains au Congrès en 2011, un cas de figure que M. Clinton avait lui aussi connu.

Il a pris un rôle accru dans la campagne de réélection de M. Obama en chantant ses louanges dans une vidéo pour son esprit de décision lors du raid contre Oussama ben Laden. Il lui a aussi ouvert le cercle de ses puissants donateurs et participé avec lui fin avril à une réunion de levée de fonds dans une riche banlieue de Washington.

Récupérer des fonds s'avère crucial pour faire fonctionner des campagnes électorales dont le coût se chiffre en centaines de millions de dollars, et M. Obama participe à de telles réunions à un rythme effréné. Son adversaire républicain Mitt Romney semble davantage bénéficier de nouvelles règles sur le financement des campagnes qui ont permis aux entreprises d'y contribuer sans limites.

M. Obama a subi un revers avec de médiocres chiffres du chômage vendredi, faisant craindre un ralentissement de l'emploi en pleine saison électorale, une nouvelle vulnérabilité sur laquelle M. Romney l'a immédiatement attaqué.

Mais alors que les démocrates martèlent le message selon lequel la carrière de M. Romney dans le capital-risque ne le qualifie pas pour la présidence, M. Clinton a affirmé jeudi sur CNN à son propos «qu'un homme qui a été gouverneur et a effectué une carrière irréprochable dans les affaires passe l'examen de qualification» pour le Bureau ovale.

M. Clinton a ensuite précisé sa pensée, a fait valoir l'équipe de campagne démocrate: M. Romney est qualifié «mais il ne faudrait pas qu'il soit élu, parce qu'il a tort sur l'économie et tous ces autres dossiers», selon lui.