La course à l'investiture républicaine pour la présidentielle de 2012 très ouverte jusqu'à maintenant tourne au duel entre le modéré Mitt Romney et le vieux loup conservateur Newt Gingrich, un mois avant la toute première confrontation avec les électeurs.

Les deux hommes fourbissent leurs armes en vue du coup d'envoi, le 3 janvier dans l'Iowa, du processus de sélection État par État du candidat républicain qui affrontera son rival démocrate, le président sortant Barack Obama, le 6 novembre 2012.

>>> Réagissez sur le blogue de Richard Hétu

La course à l'investiture républicaine a été marquée par le retrait samedi d'Herman Cain, l'ancien patron de Godfather's Pizza, une chaîne de pizzérias, qui a dû renoncer à sa candidature après la révélation de plusieurs affaires de harcèlements sexuels et d'adultère.

Les partisans du seul candidat noir ont maintenant le choix entre un Romney modéré et un Gingrich conservateur mais qui a fait toute sa carrière dans les arcanes du pouvoir à Washington, ce que l'Amérique profonde voit d'un mauvais oeil.

Aucun des deux choix ne semble convenir aux militants du Tea Party, ce qui laisse présager une longue bataille pour l'investiture entre les deux hommes.

Selon un sondage Gallup publié lundi, les candidats perçus comme les plus «acceptables» par les électeurs républicains sont Newt Gingrich (62%) et Mitt Romney (54%).

Fort de sa nouvelle position de favori, M. Gingrich intensifiait ces derniers jours ses efforts pour ravir les voix des électeurs républicains de l'Iowa, le premier État à se prononcer pour désigner l'adversaire républicain du président démocrate.

M. Gingrich, 68 ans, figure de la droite américaine des années 1990, a lancé lundi sa première pub télévisée dans l'Iowa. En quelques phrases, il se pose en sauveur du pays, assurant qu'il peut «reconstruire l'Amérique» et redresser l'économie.

Lundi, il a aussi courtisé l'influent milliardaire Donald Trump lors d'une rencontre à New York. À l'issue de l'entretien, M. Trump a écrit sur son compte Twitter: «Rencontré @newtgingrich à la tour Trump aujourd'hui. C'est un grand penseur».

Selon un sondage du Des Moines Register publié samedi et réalisé auprès de républicains de l'Iowa, M. Gingrich se place en tête avec 25% de soutiens dans cet État, devant Ron Paul (18%) élu du Texas et M. Romney (16%).

Mais il pourrait être rattrapé par ses idées excentriques comme le travail des enfants pauvres, ou bien par des accusations sur son éthique comme celles concernant sa pratique présumée du lobbyisme.

De son côté, M. Romney, 64 ans, qui a fait campagne discrètement jusqu'à présent dans l'Iowa, semblait y entamer une contre-attaque.

Le candidat enverra mercredi faire campagne à Des Moines l'un de ses soutiens les plus forts, le très populaire gouverneur du New Jersey Chris Christie, qui avait hésité à se présenter lui-même avant de renoncer.

En outre, il a annoncé récemment un nouveau spot télévisé pour l'Iowa, dans lequel il se pose en connaisseur du «secteur privé», un atout selon lui pour relancer la croissance.

Mais M. Romney peine toujours à convaincre la base républicaine de le soutenir plus sérieusement.

Le duel entre les deux favoris républicains pourrait avantager M. Obama, seul candidat démocrate, servi par des indicateurs économiques en amélioration, dont un taux de chômage redescendu sous la barre des 9% vendredi, à 8,6%.

Une victoire de M. Gingrich, un adversaire moins lisse, plus facile à attaquer que M. Romney, serait un avantage pour le président. Mais M. Romney dispose de réserves financières que l'ex-président de la Chambre des représentants n'a pas.

Selon des informations de presse, M. Cain s'apprêterait à apporter son soutien à M. Gingrich, mais plusieurs médias ont indiqué que l'homme d'affaires ne devrait pas se prononcer dans les prochains jours.

MM. Gingrich et Romney se retrouveront samedi à Des Moines pour un nouveau débat, avec Ron Paul, Michele Bachmann, Rick Perry et Rick Santorum.