Le candidat à l'investiture républicaine pour la présidentielle américaine de 2012, Newt Gingrich, en hausse dans les sondages, essuie à son tour les critiques de ses adversaires qui lui reprochent d'avoir touché une importante somme d'argent d'un organisme parapublic.

Des médias ont affirmé cette semaine que M. Gingrich avait touché 1,6 million $ entre 1999 et 2008 en tant que consultant pour Freddie Mac, un des deux géants du financement de l'immobilier aux États-Unis, avec Fannie Mae, considérés par les républicains comme responsables de la crise financière.

Ces deux entreprises, qui soutiennent la majorité des prêts immobiliers dans le pays, ont été nationalisées en septembre 2008 pour leur éviter une faillite. L'équipe de campagne de M. Gingrich a confirmé mercredi soir dans un communiqué que l'ancien président de la Chambre des représentants sous Bill Clinton avait effectivement travaillé un temps pour le compte de Freddie Mac. Mais il «n'a exercé aucun lobbying de quelque sorte que ce soit, ni sa société», a ajouté l'entourage du candidat.

Sa rivale dans la course à l'investiture républicaine Michele Bachmann l'a accusé le même jour d'avoir été le «larbin» de Freddie Mac. «Que Gingrich ait gagné 300 000 $ ou 2 millions, le fait est qu'il a reçu cet argent pour convaincre des responsables républicains de se montrer favorables envers Fannie et Freddie», a-t-elle ajouté.

Depuis le sauvetage de «Fannie» et «Freddie», les républicains nourrissent une animosité tenace contre les deux organismes qu'ils tiennent pour les principaux responsables de la crise et dont ils demandent le démantèlement.

Cette controverse intervient peu après une soudaine percée de M. Gingrich dans les sondages, alors qu'il était depuis plusieurs mois au plus bas en raison notamment de gaffes.

Selon un sondage de l'institut Public Policy Polling publié lundi, il obtient désormais 28% des intentions de vote, contre 25% à Herman Cain, aux prises avec plusieurs accusations de harcèlement sexuel, et 18% à Mitt Romney. Ce dernier est toutefois en tête (24%) d'un sondage publié lundi par la chaîne CNN.

Freddie Mac et Fannie Mae sont depuis le début du mois au coeur d'une polémique sur les primes accordées à leurs cadres en 2009 et 2010, à un moment où Washington devait combler leurs immenses pertes.