Le Service de police de Montréal refuse de voir le mouvement Occupons Montréal prendre de nouveau racine au square Victoria. Cinq «indignés» ont été arrêtés, puis mis à l'amende pour avoir tenté de passer la nuit dans le parc du centre-ville de la métropole.

Après près de six mois d'apparente dormance, Occupons Montréal a refait surface samedi. Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées en matinée au square Victoria qu'ils souhaitent occuper jusqu'à mardi. Le 15 mai marque le premier anniversaire du mouvement des indignés lancé en Espagne.

Les policiers se sont toutefois interposés dans leurs projets. La tension a d'abord monté vers 22 heures lorsque les indignés ont installé une bâche sous laquelle ils comptaient s'abriter pour passer la nuit. Des agents sont rapidement intervenus pour leur demander de la retirer, ce qui a finalement été fait après discussions.

Puis vers minuit, une trentaine de policiers sont venus pour disperser la foule d'une cinquantaine de personnes. La majorité a obtempéré, mais certains ont refusé de partir. Cinq ont été arrêtés puis rapidement relâchés après avoir reçu une amende de 160$ chacun. Un porte-parole du SPVM, le constable Yannick Ouimet, confirme les cinq arrestations. Celui-ci ajoute que le corps policier comptait appliquer à la lettre le règlement municipal interdisant de se trouver dans un parc après minuit.

Malgré cet accrochage, des indignés se promettent de tenter de nouveau d'y passer la nuit. «C'est dommage parce que personne ne buvait ou ne prenait de la drogue. Ils utilisent la loi comme une arme», dénonce l'un d'eux, Paul Bode.

Une dizaine de personnes étaient d'ailleurs de retour au square Victoria en ce dimanche matin, dès 8 heures. Pour le moment, Occupons Montréal ne souhaite pas aménager un véritable campement avec des tentes et abris improvisés, comme celui qui a occupé le parc au pied de la Tour de la bouse pendant six semaines l'automne dernier. «Beaucoup trop d'énergies ont été mobilisées à gérer le camp», explique Carminda Mac Lorin, l'une des participantes à Occupons Montréal.

Les indignés se promettent cette fois de revenir tous les samedis pour se rassembler.

«Nous avons besoin d'un lieu physique. On a besoin d'être visibles pour effectuer une forte prise de position», poursuit Carminda Mac Lorin.

Plusieurs des indignés arborent le carré rouge, symbole de la lutte étudiante contre la hausse des droits de scolarité. Occupons Montréal dit vouloir bâtir sur cette cause pour réformer le système en place. «Nous voulons partir de la lutte étudiante pour l'élargir à d'autres causes, comme l'Environnement», explique Carminda Mac Lorin.