Les forces de l'ordre européennes et nord-américaines, et notamment celles du Canada, ont saisi des serveurs et des données utilisés pour la propagande de Daech (le groupe armé État islamique), dans le cadre d'une vaste opération internationale lancée pour empêcher le groupe de diffuser son message de violence.

L'agence policière européenne Europol a expliqué par voie de communiqué que les perquisitions menées au cours des derniers jours découlent d'une enquête qui a débuté à la fin de 2015, dans la foulée des attentats qui ont fait 130 morts à Paris.

La police a notamment ciblé l'agence de presse Aamaq, la station de radio al-Bayan et les sites d'informations Halumu et Nashir.

Aamaq diffuse de l'information en ligne dans au moins neuf langues et Daech l'utilise fréquemment pour revendiquer des attentats dans divers pays, qu'il s'agisse d'une fusillade dans une boîte de nuit de la Floride en 2016 ou de la prise d'otages dans un supermarché français le mois dernier.

Europol a expliqué par voie de communiqué que l'opération a «ouvert une brèche géante dans la capacité (de Daech) de propager sa propagande en ligne et de radicaliser les jeunes en Europe», tout en prévenant qu'elle n'a pas pour autant entièrement mis fin à la propagande.

Par exemple, Nashir continuait vendredi à retransmettre les informations de Daech et d'Aamaq sur l'application chiffrée de messagerie Telegram.

Les forces policières de la Belgique, de la Bulgarie, de la France, des Pays-Bas, de la Roumanie, du Royaume-Uni et des États-Unis ont aussi participé à l'opération.

Daech utilise des outils sophistiqués et constamment changeants pour transmettre son message apocalyptique aux musulmans désillusionnés qui habitent en Occident, afin de les convaincre de rejeter les valeurs occidentales de pluralisme et de tolérance.

Des vidéos de très grande qualité circulent sur les réseaux sociaux, pendant que des extrémistes aux doux accents américains s'adressent aux internautes des États-Unis.

Des dirigeants européens impliqués dans les perquisitions menées mercredi et jeudi ont expliqué que l'opération illustre bien l'importance d'une coopération internationale pour combattre la radicalisation en ligne.

L'opération s'est déroulée sous la direction de procureurs belges.