Quatre personnes ont été tuées dans un attentat suicide du groupe État islamique (EI) contre le siège d'un parti politique dans l'ouest de l'Irak, ont indiqué dimanche à l'AFP des responsables.

L'attaque, qui a également fait sept blessés dont une candidate aux élections législatives de mai, a été revendiquée par l'EI dans un communiqué.

Samedi soir, «deux kamikazes déguisés en militaires sont entrés au siège du parti al-Hal», l'un des plus importants de la province d'Al-Anbar, a rapporté à l'AFP un responsable des services de sécurité locaux, sous le couvert de l'anonymat.

L'un d'eux a «fait détoner sa ceinture d'explosif alors que des dirigeants politiques tenaient une réunion» dans ce QG de campagne de la ville de Hit, à environ 200 km à l'ouest de Bagdad, a de son côté expliqué à l'AFP le général Qassem al-Mohammadi, chargé des opérations de l'armée dans cette zone.

«Trois membres des forces de sécurité ont été tués et sept personnes, dont la candidate à la députation Zineb Abdel Hamid al-Hiti, ont été blessées», a-t-il poursuivi.

Une quatrième personne, un employé municipal, a ensuite succombé à ses blessures dimanche matin, a pour sa part indiqué le responsable s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Il a précisé que le second kamikaze avait lui aussi actionné sa ceinture d'explosifs par la suite, sans toutefois faire de victime.

Des sources médicales ont confirmé ce bilan de quatre morts et indiqué que Mme Hiti était hospitalisée et avait été légèrement blessée.

Cette attaque est survenue dans la province désertique et tribale d'Al-Anbar peuplée en écrasante majorité de musulmans sunnites. Les sunnites sont minoritaires à l'échelle de l'Irak où plus de deux tiers des habitants sont des musulmans chiites.

L'organisation ultraradicale a fait pendant trois ans la loi dans cette province qui s'étend de la périphérie ouest de Bagdad jusqu'à la frontière avec la Syrie en guerre.

Mais en décembre, après avoir repris à Al-Anbar le dernier centre urbain aux mains des jihadistes, Bagdad a annoncé la «victoire» contre l'EI.

Selon les experts, des jihadistes se terrent toutefois toujours le long de la frontière poreuse avec la Syrie et dans les larges pans du désert irakien.

Les élections tenues en Irak depuis l'invasion emmenée par les États-Unis en 2003 et la chute du régime de Saddam Hussein se sont toutes tenues sur fond de violences meurtrières.

Celles du 12 mai bénéficient jusqu'alors d'un climat sécuritaire bien plus apaisé, alors que les violences ont grandement décru dans le pays ces derniers mois.