L'armée égyptienne a affirmé mardi avoir tué en deux jours 56 «terroristes» lors d'une vaste opération lancée dans le Sinaï, bastion des djihadistes ralliés au groupe État islamique (EI).

Dans un communiqué relayé sur son compte Facebook et les télévisions publiques, l'armée a également affirmé avoir perdu deux soldats depuis le début de l'opération lundi dans cette péninsule désertique frontalière d'Israël et de la bande de Gaza.

L'armée, qui essuie régulièrement des attaques meurtrières dans cette région de l'est égyptien, annonce quasi-quotidiennement la mort et la capture de nombreux djihadistes depuis qu'elle y a lancé une offensive mi-2012, mais il est impossible de vérifier ces bilans de sources indépendantes.

Lundi à l'aube, «des éléments de l'armée et de la police ont lancé une vaste opération baptisée 'le droit du Martyr' pour éliminer les éléments terroristes à Rafah, Cheikh Zouweïd et Al-Arich, dans le nord du Sinaï», selon le communiqué militaire.

Au premier jour de l'opération, «29 terroristes ont été tués et un certain nombre de leurs véhicules et équipements détruits, tandis qu'un officier et un soldat ont péri et quatre militaires ont été blessés quand leur véhicule a sauté sur une bombe», a ajouté le texte.

Cette attaque à la bombe a été revendiquée par la branche égyptienne de l'EI dans un communiqué.

Mardi, 27 djihadistes ont été tués et 154 arrêtés, a indiqué l'armée dans un nouveau communiqué publié dans la soirée.

Depuis juillet 2013, des centaines de militaires et policiers ont été tués, selon le gouvernement, dans des attaques en Égypte.

Les groupes djihadistes -Ansar Beït al-Maqdess en tête, devenu Province du Sinaï après leur allégeance à l'EI- les ont revendiquées, la plupart en représailles à l'implacable répression contre les partisans de Mohamed Morsi, le président islamiste destitué et arrêté le 3 juillet 2013.

Policiers et soldats ont tué après cette destitution plus de 1400 manifestants qui réclamaient le retour de M. Morsi. Plus de 15 000 de ses partisans ont été emprisonnés et des centaines, dont M. Morsi lui-même, ont été condamnés à mort en première instance dans des procès de masse expéditifs.

Depuis quelques mois, les groupes égyptiens ralliés à l'EI affirment vouloir, dans leurs revendications des attaques, instaurer en Égypte et notamment dans le Sinaï une province du «califat» autoproclamé en 2014 par cette organisation ultraradicale qui contrôle une grande partie de la Syrie et de l'Irak.

L'armée avait lancé en 2011 une première offensive dans le nord du Sinaï, qu'elle avait considérablement amplifiée à l'été 2012 après un attentat ayant tué 16 soldats. Depuis, elle tente de réduire l'insurrection djihadiste et annonce quasi-quotidiennement avoir tué nombre d'entre eux, mais essuie aussi d'importantes pertes dans des attaques commando sophistiquées.