Peu d'informations ont filtré de la rencontre tenue à Québec jeudi pour faire le point sur la riposte internationale au groupe armé État islamique (ÉI) et planifier les prochaines étapes.

Les échanges, sous haute sécurité, se sont déroulés derrière des portes closes dans la salle de bal du Château Frontenac, entre quelque 150 dignitaires, politiciens et militaires provenant d'une vingtaine de pays.

Plusieurs enjeux, politiques et militaires, étaient à l'ordre du jour des discussions qui se sont étirées durant environ sept heures, en vue de s'assurer que tous étaient bien sur la même longueur d'ondes au sein de la coalition internationale déterminée à faire cesser les exactions commises par le groupe extrémiste, qui sévit en Irak et en Syrie.

La coalition prévoyait notamment s'interroger sur l'efficacité des frappes aériennes dirigées jusqu'à maintenant contre le groupe.

Dans un communiqué, le ministre canadien des Affaires Étrangères, Rob Nicholson, qui était l'hôte de la rencontre, a dit que le Canada était prêt à accroître son effort en injectant 8,3 millions supplémentaires en vue de soutenir les Irakiens dans différentes actions destinées à contrer le groupe armé, notamment en augmentant les mesures de sécurité aux frontières et en apportant davantage d'aide humanitaire à la population dans le besoin.

Le ministre irakien des Affaires étrangères, Ibrahim al-Jafaari, accompagné de nombreux gardes du corps, était présent à Québec, tout comme le général américain à la retraite John Allen, envoyé spécial du président des États-Unis Barack Obama.

Le Canada a profité de l'occasion pour réitérer sa détermination à assumer le leadership de la lutte contre le terrorisme en s'attaquant aux pratiques «barbares» de l'ÉI, une bataille entreprise il y a un an à l'échelle internationale.

La question de l'extrême violence subie par les femmes aux mains des hommes de l'ÉI a aussi été soulevée durant la journée. La représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies sur la violence sexuelle en période de conflits, Zainab Bangura, est venue témoigner, relatant des récits plus horribles les uns que les autres, pour faire en sorte que la coalition soit au fait de cette réalité et agisse pour y mettre fin.

Après son témoignage, elle s'est montrée satisfaite de l'accueil reçu et a dit estimer que son message avait été bien entendu.

«lls sont tous d'accord pour dire que ce problème doit faire partie des discussions», a-t-elle indiqué en entrevue avec La Presse Canadienne, en ajoutant que les besoins sont immenses en termes de formation des policiers, de fourniture de médicaments et d'aide psychologique à ces femmes violentées à répétition.