Le directeur du Centre culturel islamique de l'Est de Montréal, Adil Charkaoui, a réagi samedi à la possibilité qu'un septième Québécois ayant participé à des cours donnés par son centre se soit rendu en Turquie.

«Il est impensable qu'un aussi grand nombre de jeunes puissent quitter pour une destination [Turquie] aussi surveillée en pleine année scolaire sans que personne ne s'en rende compte!», a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Il réagissait ainsi à des révélations de Radio-Canada, qui a indiqué vendredi soir qu'un Québécois ayant lui aussi fréquenté le collège de Maisonneuve serait parti grossir les rangs du groupe armé État islamique (EI) au Moyen-Orient. Cet étudiant aurait quitté le pays à la mi-janvier, dans la même période que six autres jeunes qui seraient partis à l'étranger pour les mêmes raisons. Il aurait aussi participé à deux événements organisés par le Centre culturel islamique de l'Est de Montréal.

«Les partis d'opposition ne doivent pas se laisser impressionner par le matraquage médiatique des dernières semaines:  le ministre de la Sécurité publique, le SCRS [Service canadien de renseignement de sécurité] et l'Agence des Services frontaliers doivent répondre des failles importantes qui ont permis à ces jeunes de disparaître laissant leurs parents dans le désarroi le plus total!», a aussi écrit M. Charkaoui.

Le Montréalais d'origine marocaine a par ailleurs reproché aux médias de masse (Radio-Canada, La Presse et l'équipe d'enquête de Québecor, selon lui) de servir «relais efficaces aux sources qui leur coulent des allégations au compte-gouttes pour ternir des réputations et surtout brouiller les cartes».

Toujours selon Adil Charkaoui, il est à présent important de comprendre comment les jeunes ont pu quitter le pays et obtenir des passeports, en plus de se questionner à savoir comment un espion, qui affirme être un agent du SCRS, a pu recruter des adolescentes britanniques afin qu'elles se joignent à l'EI.

Cet espion a été arrêté en février. Il détenait un passeport syrien.