Un grand nombre d'étrangers figurent parmi les combattants du groupe État islamique (EI) tués dans la ville syrienne de Kobané, a rapporté mardi un haut responsable américain du département d'État.

Les milices kurdes syriennes (YPG, Unités de protection du peuple kurde) ont proclamé lundi leur victoire dans la bataille de Kobané, devenu le symbole de la résistance contre le mouvement djihadiste.

Selon des observateurs, l'EI aurait perdu près de 1200 combattants dans la bataille de cette ville frontalière de la Turquie, sur un total de 1800 morts, en dépit de leur puissance de feu grâce à l'armement dérobé sur des bases militaires irakiennes et syriennes.

«Nous n'allons pas comptabiliser le nombre de corps, mais le nombre de combattants de l'EI tués atteint les milliers», a précisé le responsable.

Et le nombre de combattants étrangers parmi eux est «extrêmement, extrêmement significatif», a-t-il ajouté, sans préciser leur nationalité.

Selon ce haut responsable américain, «l'EI est en train (...) de se retirer de la ville».

Mais les djihadistes sont «capables de s'adapter et de résister», a-t-il prévenu, notant que personne n'avait encore parlé d'une «mission terminée».

Selon l'armée américaine, les forces kurdes ont repris au groupe EI «à peu près 90% de la ville de Kobané».

Les États-Unis et quelque 60 pays partenaires sont engagés dans la «première phase d'une campagne (militaire) de plusieurs années» contre l'EI, a rappelé ce haut responsable.

Mais une victoire à Kobané est un événement important qui change «le scénario» des djihadistes. Ces derniers attirent des milliers de combattants étrangers dans leurs rangs.

L'EI a envoyé ses meilleurs combattants étrangers à Kobané, selon ce responsable, mais les pertes des six dernières semaines ont divisé les djihadistes. L'EI a même exécuté des combattants étrangers qui refusaient de se rendre dans la ville syrienne.

Les États-Unis ont commencé à bombarder l'EI près de Kobané en septembre, et ont dû larguer aux combattants kurdes des vivres et du matériel en octobre.

Washington a aussi poussé la Turquie à ouvrir un couloir terrestre pour permettre aux soldats kurdes (peshmergas) de se rendre dans la ville assiégée pour la défendre.