Le Maroc va apporter un «soutien actif» aux Émirats Arabes Unis «dans la lutte contre le terrorisme» , sur «des aspects militaires opérationnels et de renseignement», a indiqué mardi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Il s'agit d'une mesure de «soutien pour lutter contre le terrorisme qui menace la stabilité de ce pays», a expliqué à l'AFP un responsable marocain sous couvert d'anonymat, faisant allusion aux «menaces» du groupe État islamique.

Les «modalités» de cette coopération seront «discutées entre les deux pays», a ajouté cette même source, interrogée sur l'éventuel envoi de troupes marocaines dans la région.

La participation marocaine est «nullement dans le cadre de la coalition internationale» contre l'État islamique, insiste ce responsable qui parle d'une coopération «strictement bilatérale» et «sous un commandement émirati».

Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères, cité par l'agence MAP, cette action vient aussi «compléter» les mesures «menées sur le territoire marocain».

Le royaume est «menacé par les mêmes groupes» djihadistes que les Émirats Arabes Unis, a ajouté le responsable marocain.

Le Maroc a en effet annoncé samedi la mise en oeuvre d'un nouveau dispositif de sécurité, baptisé «Hadar», «pour lutter contre les différentes menaces qui guettent le royaume», et renforcer «la protection des citoyens et des visiteurs étrangers», selon un communiqué du ministère de l'Intérieur.

Le soutien marocain aux Émirats «vient renforcer une tradition de coopération», a ajouté le responsable marocain.

Le Maroc a participé par le passé à des opérations militaires dans la région, notamment en 1990 avec l'envoi de troupes en Arabie Saoudite «suite à l'invasion du Koweit», a rappelé le communiqué.

En 2011, les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) dont font partie les Émirats Arabes Unis, avaient invité le Maroc et la Jordanie - les deux seules autres monarchies arabes - à rejoindre leur club, fermé depuis sa création en 1981.

Cette démarche avait été accueillie positivement par Rabat, qui avait toutefois réitéré «son attachement» à la construction de l'Union du Maghreb arabe.

Si elle n'a pas abouti, un partenariat stratégique avait été signé la même année avec le CCG, prévoyant le financement de projets de développement au Maroc à hauteur de cinq milliards de dollars sur cinq ans.