Les avocats du champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius vont tenter d'empêcher le réexamen en appel de sa condamnation pour homicide involontaire, a annoncé l'un d'entre eux mardi.

«L'équipe de défense a demandé à pouvoir faire appel de la décision de la Cour» du 12 décembre, a indiqué l'avocat Brian Webber dans un bref communiqué. La juge Thokozile Masipa, qui avait condamné l'athlète pour homicide involontaire, avait alors autorisé le ministère public à faire appel de cette condamnation.

L'affaire sera jugée le 13 mars, a-t-il ajouté.

Oscar Pistorius, athlète double amputé qui s'était illustré aux Jeux olympiques de Londres de 2012 en s'alignant avec les valides, purge depuis le 21 octobre une peine de cinq ans de prison à Pretoria pour avoir abattu sa petite amie le 14 février 2013.

Si la juge Masipa a refusé l'appel du ministère public concernant la sévérité de la peine - ce dernier ayant trouvé une condamnation à cinq ans de prison «choquante de légèreté» -, elle a accepté l'appel concernant le verdict d'homicide involontaire, ouvrant la voie à ce que la peine soit finalement plus sévère.

Pistorius étant susceptible d'être libérable sous contrôle judiciaire au bout de dix mois - c'est-à-dire en août -, c'est cette décision que conteste maintenant la défense, afin d'empêcher un nouvel examen de l'affaire par la Cour suprême d'appel de Bloemfontein (centre).

«Nous soutiendrons qu'il s'agit de questions de faits, et non de questions de droit», a relevé Me Webber.

La procédure sud-africaine interdit en effet de contester l'autorité de la chose jugée et le dossier ne peut pas être rejugé. L'appel doit être uniquement motivé par une erreur d'interprétation de la loi.

Oscar Pistorius, 28 ans, a abattu son amie Reeva Steenkamp de quatre balles de gros calibre tirées à travers la porte des toilettes de sa salle de bains. Il dit l'avoir tuée par erreur, la prenant pour un cambrioleur.

Toute la question est de savoir si, au moment de tirer, il avait conscience qu'il pouvait donner la mort. Si la réponse est «oui», alors la juge aurait dû rendre un verdict de meurtre, selon le ministère public.