Moncef Marzouki, opposant historique au régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali, est rentré mardi en Tunisie, a annoncé l'agence officielle tunisienne TAP.

«L'opposant Moncef Marzouki, président du parti le Congrès pour la République (CPR) interdit, est rentré mardi en Tunisie après des années d'exil» à Paris, a rapporté l'agence.

Il a été accueilli à l'aéroport de Tunis-Carthage par un «nombre important» de militants de son parti qui ont scandé l'hymne national ainsi que des slogans contre la situation politique actuelle, a-t-on ajouté de même source.

M. Marzouki a appelé l'Arabie saoudite à livrer l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali, qui a fui vendredi son pays, afin de le traduire devant la justice, selon TAP.

Il a indiqué qu'il allait se rendre aussitôt à Sidi Bouzid (centre-ouest), «terre des martyrs et des hommes libres», où le suicide d'un jeune chômeur a déclenché mi-décembre la révolte populaire contre le régime autoritaire du président Ben Ali.

Moncef Marzouki a souligné la nécessité de former un gouvernement d'union nationale transitoire associant «tous les partis politiques à l'exception du RCD», le Rassemblement constitutionnel démocratique de l'ancien chef d'Etat.

Il a aussi appelé à «la nomination d'une personnalité nationale indépendante à la tête du ministère de l'Intérieur pour superviser les élections» présidentielle et législatives qui doivent avoir lieu d'ici six mois.

Moncef Marzouki, issu de la gauche laïque, avait annoncé lundi sa candidature à l'élection présidentielle, qui doit être organisée dans les six mois en Tunisie et qualifié de «mascarade» le gouvernement d'union nationale, fustigeant le maintien de ministres du président déchu Ben Ali à des postes clés.

Exilé en France, ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, jusqu'en 1994, et co-fondateur du Conseil des libertés en Tunisie (CNLT, non reconnu), M. Marzouki avait créé le Congrès pour la République en 2001. Il avait été condamné à un an de prison en 2000.