Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit lundi pour commencer l'examen de la candidature palestinienne d'adhésion aux Nations unies, processus qui prendra des semaines de tractations, Washington ayant prévenu qu'il opposera son veto si nécessaire.

Les 15 pays du Conseil de sécurité doivent tenir des consultations à partir de 15h00 après le dépôt historique vendredi de la candidature par le président palestinien Mahmoud Abbas au siège de l'ONU à New York.

Un vote devrait prendre environ quatre semaines, peut-être plus, selon les diplomates. Les États-Unis, membre permanent du Conseil, ont promis d'opposer leur veto si nécessaire, mais espèrent pouvoir l'éviter car une telle démarche ternirait plus encore leur image déjà mauvaise au Moyen-Orient.

Dans les heures qui ont suivi le dépôt de la candidature palestinienne, le Quartette pour le Moyen-Orient (USA, UE, ONU, Russie) s'est mis d'accord sur une déclaration qui prévoit un calendrier pour la reprise des négociations israélo-palestinienne gelées depuis un an, avec des discussions préparatoires commençant dans un mois et l'objectif d'aboutir à un accord final fin 2012.

Les Palestiniens espèrent obtenir au moins neuf voix sur quinze au Conseil, minimum requis pour que leur demande puisse faire l'objet d'une «recommandation» du Conseil à l'Assemblée générale de l'ONU, passage obligé pour que celle-ci se prononce par un vote à son tour.

Un tel score obligerait alors les États-Unis à opposer leur veto et une «recommandation» positive ne verra donc de toutes façons jamais le jour.

Six membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, ont déjà dit qu'ils approuvaient la demande palestinienne: Chine, Russie, Brésil, Inde, Liban et Afrique du Sud.

D'autres membres indécis ou n'ayant pas révélé leur position sont la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Nigeria, le Gabon, la Bosnie et le Portugal. La Colombie a annoncé qu'elle s'abstiendrait.

La direction palestinienne a déjà fait savoir qu'en cas d'échec au Conseil, elle pourrait user de l'option d'un vote direct à l'Assemblée générale où une majorité leur est acquise et qui pourra leur conférer un statut intermédiaire amélioré d'«Etat observateur non membre». Leur statut actuel est celui d'une «entité observatrice».