La traque de Julian Assange, l'homme le plus recherché au monde, devrait prendre fin dans les prochaines heures, si ce n'est déjà fait.

L'avocat du fondateur de WikiLeaks, Mark Stephens, a confirmé lundi avoir engagé des pourparlers avec la police britannique pour organiser un entretien avec son client, qui se trouve vraisemblablement en Angleterre. Stephens a confié à la BBC avoir reçu «tard dans la journée un appel de la police disant avoir reçu une requête d'extradition de la Suède».

«La requête est d'interroger Julian Assange. Il n'est accusé d'aucun chef d'inculpation. Nous sommes en train de nous organiser en vue d'une rencontre avec la police sur une base volontaire, afin de faciliter la prise en compte de cette demande», a précisé l'avocat.

Le quotidien britannique The Guardian a indiqué de son côté qu'Assange devrait comparaître dès aujourd'hui devant un tribunal anglais pour demander une libération sous caution.

Mandat d'arrêt international

L'Australien de 39 ans fait l'objet depuis le 20 novembre d'un mandat d'arrêt international lancé par la Suède pour des affaires de «viol, d'agression sexuelle et de coercition» à l'encontre de deux femmes. Les faits se seraient produits en août dans le pays scandinave.

L'avocat d'Assange a exprimé dimanche son inquiétude quant à la possibilité que la Suède permette l'extradition de son client vers les États-Unis, une fois qu'il aura été remis aux autorités suédoises. Il a estimé que la traque de son client semblait avoir «des motivations politiques». Il a également dénoncé «les déclarations belliqueuses en provenance des États-Unis» à l'encontre de son client.

La procureure de Stockholm, Marianne Nye, à l'origine du mandat d'arrêt international contre Assange, a écarté toute possibilité d'extradition vers les États-Unis.

L'étau qui se resserre autour de Julian Assange n'est pas que juridique. Le fondateur de WikiLeaks se retrouve également dans une situation de plus en plus précaire sur le plan financier. Postfinance, filiale bancaire de La Poste suisse, a en effet annoncé lundi avoir fermé le compte de l'Australien, invoquant de «fausses indications sur son lieu de domicile».

Assange avait «indiqué être domicilié à Genève, ce qui s'est révélé être faux lors de l'examen de ces données», a souligné Postinance dans un communiqué.

Des révélations-chocs

La traque de Julian Assange s'est renforcée après la divulgation dans un groupe de journaux d'une première série de câbles diplomatiques américains obtenus par WikiLeaks. Ces journaux ont poursuivi lundi la publication de ces documents, s'intéressant notamment aux révélations sur les difficultés éprouvées par les États-Unis à stopper les transferts d'armes à des mouvements islamistes comme le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza.

Dans un câble de février 2009, la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, déplore notamment le fait que la Syrie ait envoyé des missiles au Hezbollah une semaine seulement après avoir assuré les États-Unis qu'elle ne fournissait plus d'armes sophistiquées à l'organisation islamiste.

Les câbles diplomatiques américains mettent également en cause le rôle de la Corée du Nord comme fournisseurs d'armes à des pays comme la Syrie et l'Iran.

Selon un document américain, l'Iran transporte des armes «de la Syrie vers le Soudan, pour qu'elles soient ensuite transférées au Hamas» avec l'aide de Bédouins égyptiens.