Plus de 180 personnes ont été arrêtées à Los Angeles dans la nuit de mardi à mercredi lors de manifestations contre la décision d'un grand jury de ne pas engager de poursuites contre le policier blanc qui a tué un jeune Noir en août à Ferguson.

La manifestation dans la plus grande ville de Californie, qui avait rassemblé quelque 500 personnes, a commencé par une marche de plusieurs kilomètres depuis le sud de la ville avant de se terminer devant le siège de la police (LAPD), dans le quartier de Downtown, au centre de Los Angeles.

Lors d'une conférence de presse mercredi le chef de la police de Los Angeles, Charlie Beck, a déclaré que 183 personnes avaient été arrêtées dans la nuit, dont 167 pour désordre sur la voie publique. Une personne a été arrêtée pour une infraction plus sérieuse, après avoir lancé une bouteille d'eau à la tête d'un officier qui a été légèrement blessé.

Plusieurs manifestants ont notamment été arrêtés pour avoir bloqué le trafic sur une autoroute, mais les événements se sont globalement déroulés sans violence ni dégâts à Los Angeles, contrairement à Oakland, près de San Francisco, où ont eu lieu des pillages et des affrontements avec la police.

«Les manifestants ont vandalisé des commerces, démarré des incendies, jeté des pierres et des bouteilles sur les policiers», a indiqué sur Twitter la police d'Oakland, précisant que «plusieurs arrestations avaient eu lieu».

Les opérations des manifestants pour bloquer le trafic, lors d'une journée prévue comme l'une des pires de l'année pour les embouteillages en raison de la fête de Thanksgiving jeudi, ont repris mercredi matin, avec un groupe de manifestants immobilisant leurs véhicules sur l'autoroute 101, puis descendant sur la voie.

Les autorités prévoyaient de nouvelles manifestations mercredi pour protester contre la décision lundi soir d'un grand jury du Missouri de ne pas engager de poursuites contre le policier blanc Darren Wilson qui a abattu Michael Brown, 18 ans, le 9 août à Ferguson, alors que le jeune Noir ne portait pas d'arme.

Dix arrestations à New York

Dix personnes ont été arrêtées à New York lors des manifestations de mardi soir, a-t-on appris mercredi de la police.

Il s'agit de huit hommes et deux femmes. Six sont accusés de délit mineur et quatre de violations, tous ont été remis en liberté avec ordre de se présenter plus tard devant un magistrat.

Plus d'un millier de personnes ont encore manifesté mardi soir à New York.

Les manifestants se sont retrouvés à Union Square et Times Square, et plusieurs cortèges ont parcouru la ville, y perturbant la circulation, notamment sur la voie express Franklin D. Roosevelt à l'est de Manhattan, et au Lincoln Tunnel, qui relie Manhattan au New Jersey.

Lundi soir, deux personnes avaient déjà été arrêtées lors de premières manifestations, dont un protestataire qui avait lancé de la peinture rouge sur le chef de la police Bill Bratton.

Photo: AFP

Des milliers de manifestants à Londres

Des milliers de personnes ont manifesté mercredi à Londres devant l'ambassade des États-Unis en Grande-Bretagne pour dénoncer l'absence de poursuites judiciaires contre le policier Wilson.

Les manifestants, selon l'AFP, ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «la vie des Noirs compte» ou «hands up, don't shoot» (mains en l'air, ne tirez pas), le slogan adopté par les manifestants aux États-Unis.

Beaucoup portaient des bougies et une minute de silence a été observée pour rendre hommage à toutes les personnes tuées par la police à travers le monde.

Carol Duggan, la tante de Mark Duggan, un Britannique tué en août 2011 à Londres par des officiers de police dans des circonstances controversées - ce qui avait déclenché des violences dans la capitale britannique - était présente.

«Nous devons envoyer un message à la famille de Mike Brown. Nous ressentons leur douleur, nous connaissons la douleur de perdre quelqu'un aux mains de la police», a-t-elle dit à la foule.

«Les gens dans le monde entier comprennent la frustration et la colère que l'on ressent quand nos proches sont tués dans la rue», a lancé à la foule Marcia Rigg, soeur de Sean Rigg, un musicien noir de 40 ans mort en garde à vue en 2008 à Londres.

Photo: AFP