La Banque mondiale a pratiquement multiplié par quatre son aide à la Corne de l'Afrique frappée par la sécheresse et la famine, en la portant à près de 1,9 milliard de dollars, selon un communiqué publié samedi à Washington.

«La Banque mondiale a augmenté aujourd'hui à 1,88 milliard de dollars, contre plus de 500 millions (annoncés précédemment, NDLR), son aide aux pays de la Corne de l'Afrique confrontés à une des pires sécheresses en plus d'un demi-siècle, qui provoque une malnutrition croissante, de l'insécurité alimentaire et des déplacements de personnes», a-t-elle déclaré à l'occasion de la réunion de son Comité de développement.

En juillet, l'institution financière internationale avait décidé d'octroyer à cette région de l'est de l'Afrique quelque 500 millions de dollars pour faire face à l'urgence alimentaire.

«Pour faire face au désastre actuel, notre rôle est d'aider à bâtir la résistance de demain. Une crise humanitaire ne peut pas et ne doit pas devenir une crise perpétuelle», a déclaré le président de la Banque mondiale Robert Zoellick, cité dans le communiqué.

Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner avait salué la décision de la Banque mondiale avant même son annonce, estimant qu'elle aiderait «à éviter que ce genre de catastrophes continuent de frapper la région».

Selon l'institution de Washington, plus de 13 millions d'habitants de la Corne de l'Afrique, notamment la Somalie, le Kenya, le Soudan du Sud et Djibouti, «ont besoin d'une assistance humanitaire immédiate».

L'ONU chiffre à 2,5 milliards de dollars les besoins financiers immédiats, tandis que la communauté internationale n'a promis que 1,4 milliard jusqu'ici, rappelle la Banque mondiale.

Les ressources annoncées vendredi seront réparties en trois temps: une «réponse rapide» de 288 millions de dollars d'ici la mi-2012, un soutien à la reprise économique (384 millions) jusque mi-2014, et une aide pour permettre à la région de résister aux sécheresses (1,2 milliard) sur le long terme, selon le communiqué.

Selon Timothy Geithner, cette nouvelle aide comprend un volet pour renforcer les mesures préventives, soutenir les cultures céréalières et l'élevage et améliorer la résilience de la région par des investissements dans une agriculture capable de résister aux sécheresses.

«Cette crise, qui vient s'ajouter à deux flambées des prix alimentaires au cours des trois dernières années, incite à une action mondiale concertée pour renforcer la sécurité alimentaire et l'agriculture», a estimé Timothy Geithner devant le Comité du développement.