La Somalie ne sortira du cycle de violence et de famine que lorsqu'elle sera une priorité de la communauté internationale, a affirmé Jakob Kellenberg, président du Comité international de la Croix Rouge dans une interview au magazine suisse Der Soontag dimanche.

«La Somalie doit devenir une priorité pour la communauté internationale», explique le responsable.

«En Somalie le peuple est exposé aux plus fortes pressions. Ce sont des gens qui souffrent d'un conflit armé depuis des années maintenant (...) Ils vivent dans un pays où il n'y a pas de structure gouvernementale (...) Une des conditions pour pacifier le pays est d'y assurer une politique de développement», ajoute-t-il.

Selon les Nations unies, la Somalie, où une guerre civile est en cours depuis 1991, traverse la pire crise humanitaire dans le monde à la suite de la très grave sécheresse qui a frappé la région.

«Une politique de développement n'évitera pas les désastres naturels, mais une population est beaucoup plus résistante si les conditions de vie sont meilleures», explique Kellenberg. «Je me demande moi-même depuis des années combien de temps encore seront nécessaires pour une solution politique», ajoute-t-il.

Le 4 août dernier, la Croix-Rouge internationale a évalué à 120 millions de francs suisses (106 millions d'euros) les besoins pour nourrir 1,1 million de personnes dans le centre et le sud de la Somalie, des régions contrôlées par les shebab, milice islamiste proche d'Al-Qaïda.

Au cours des dernières semaines, selon M. Kellenberg, environ 160 000 personnes ont été secourues dans ces régions où les autres organisations internationales ont du mal à intervenir.

Selon l'ONU, 12,4 millions de personnes habitant dans la Corne de l'Afrique, en Éthiopie, à Djibouti, au Kenya et en Ouganda en Somalie, sont concernées par la sécheresse et vont avoir besoin d'aide humanitaire.