Le président français Nicolas Sarkozy, candidat à sa propre succession, s'est défendu mardi de tout financement électoral illégal de sa campagne présidentielle de 2007 en affirmant que ses comptes n'avaient été «contestés par personne».

«Comme toujours avant la présidentielle, il y a un certain nombre de boules puantes, c'est classique, ça ne surprend personne, ce n'est pas pour autant que c'est avéré», a déclaré Nicolas Sarkozy à propos des enquêtes sur les affaires liées à la milliardaire Liliane Bettencourt.

Nicolas Sarkozy s'exprimait sur la chaîne de télévision Canal + dans le cadre de la campagne pour la prochaine élection présidentielle prévue les 22 avril et 6 mai.

«Je voudrais dire une chose sur les comptes de ma campagne de 2007 (...) ils n'ont été contestés par personne. La commission des comptes de campagne a certifié ces comptes en disant "il n'y a pas un centime dont on se demande d'où il vient, il n'y a pas une dépense dont on se demande par qui elle a été financée", a insisté le président candidat.

Les enquêtes sur la tentaculaire affaire Bettencourt semblent s'être rapprochées de Nicolas Sarkozy ces dernières semaines, un juge d'instruction de Bordeaux (sud-ouest) se demandant si des retraits d'espèces effectués sur les comptes de la milliardaire Liliane Bettencourt n'avaient pas servi à un financement illicite de sa campagne.

Le juge s'intéresse surtout à deux retraits de 400 000 euros (525 000 $) chacun, en février et en avril 2007. Selon des témoignages, qui n'ont cependant pas été formellement recoupés, de l'argent aurait pu avoir été remis à l'ancien ministre Éric Woerth qui était alors le trésorier de la campagne Sarkozy.

Ces enquêtes ont donné lieu le 23 mars à l'incarcération de Patrice de Maistre, l'homme de confiance de Liliane Bettencourt, héritière des cosmétiques L'Oréal et l'une des premières fortunes de France.

Le président français ne s'était encore jamais prononcé sur les nouveaux éléments de cette enquête.

Ces commentaires ont suscité une vive réaction du camp du candidat socialiste à la présidentielle François Hollande.

"Parce qu'il n'y a pas d'affaire Bettencourt ? C'est incroyable cette réaction. Il y a une affaire Bettencourt, Woerth-Bettencourt, elle est instruite par la justice. Dire que c'est des boules puantes, c'est presque une insulte à la justice", a déclaré Jean-Marc Ayrault, conseiller spécial de François Hollande et président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.