Au moins 31 soldats ont été tués dimanche près de Damas dans une attaque à la bombe menée par des rebelles contre une base de l'armée, engagée dans une vaste offensive pour écraser les positions des insurgés tout autour de la capitale.

«Trois généraux et un général de brigade figurent parmi 31 militaires tués dans une attaque à la bombe, qui a provoqué l'effondrement d'un bâtiment dans la base militaire de Harasta», a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

La bombe aurait été placée «soit à l'intérieur soit en dessous du bâtiment, sous un tunnel», a-t-il précisé, laissant ainsi entendre que des rebelles auraient pu infiltrer la base.

Un groupe rebelle, la brigade Direh al-Aasmeh (le bouclier de Damas), a revendiqué l'attaque. Une vidéo distribuée par le groupe, qui appartient à l'Armée syrienne libre (ASL), montre un bâtiment complètement effondré.

«Le moment où cette attaque a été menée est significatif», l'armée de Bachar al-Assad étant engagée dans une vaste offensive visant à écraser les rebelles tout autour de Damas, a estimé M. Abdel Rahmane.

Au nord de la capitale, les forces loyalistes ont ainsi mené dimanche des raids aériens contre la localité de Qara, dans la région clé de Qalamoun, qu'elle tente de prendre aux insurgés, selon l'OSDH. L'armée a avancé sans pouvoir pénétrer dans la localité, d'après la même source.

La région montagneuse de Qalamoun située dans la province de Damas, voisine de celle de Homs plus au nord, est formée de plusieurs localités dont la plupart sont aux mains des rebelles. L'armée cherche à prendre Qalamoun pour assurer une continuité entre les territoires sous son contrôle entre la province de Damas et celle de Homs.

Proche de la frontière libanaise, Qalamoun, où se trouvent des dépôts d'armes, constitue la base arrière des insurgés pour encercler Damas et commander l'accès à l'autoroute Damas-Homs.

Parallèlement, Damas et de nombreuses régions du sud de la Syrie ont été privées de courant dimanche après-midi, à la suite d'une «attaque d'un groupe terroriste contre une ligne à haute tension», selon le ministre de l'Électricité. Le terme «terroriste» désigne les rebelles dans la terminologie officielle.

Les coupures d'électricité se sont multipliées en Syrie au fur et à mesure de l'intensification du conflit.

Sur le plan diplomatique, une délégation officielle syrienne de haut niveau doit s'entretenir lundi à Moscou avec des responsables russes sur la préparation de la conférence de paix que la communauté internationale tente de tenir en décembre à Genève.

La conférence de Genève-2 vise à réunir des représentants du pouvoir et de l'opposition afin de tenter de trouver une solution politique au conflit en Syrie qui a fait plus de 120 000 morts depuis 2011 et des millions de déplacés et réfugiés.