Une trentaine de combattants djihadistes et kurdes ont été tués en deux jours dans le nord de la Syrie, à la suite d'un sérieux revers subi par les fondamentalistes dans une ville frontalière avec la Turquie, selon une ONG syrienne.

«Au moins 19 combattants du front (djihadiste) Al-Nosra et 10 combattants kurdes ont été tués depuis avant-hier (mardi) lors de violents affrontements qui se poursuivent dans la région pétrolière de Hassaka», a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Mercredi, les combattants kurdes syriens ont infligé une cuisante défaite à Al-Nosra et à l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), deux groupes affiliés à Al-Qaïda, en les chassant de la localité de Ras Al-Aïn.

Après de violents combats, les forces kurdes se sont également emparées mercredi du village de Qasrouq, situé dans la même région, a indiqué l'OSDH.

Les combattants kurdes sont une milice liée au parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme terroriste en Turquie.

Depuis le début de la révolte contre le régime il y a plus de deux ans, les Kurdes (15% de la population), présents essentiellement dans le Nord, tentent de se tenir à l'écart du conflit, leur objectif étant avant tout de conserver le contrôle sur leurs territoires.

Selon les militants à Ras el-Aïn, des combattants d'Al-Nosra, partisans d'un islam rigoriste, faisaient pression depuis le début du mois du ramadan sur les habitants pour qu'ils observent le jeûne, et s'en prenaient aux femmes ne portant pas le voile, ce qui est le cas des combattantes kurdes.

Après l'expulsion des jihadistes de Ras Al-Aïn, qui se situe dans l'ouest de la province de Hassaka, ces groupes radicaux ont riposté en tirant des roquettes sur la ville.

Ils ont également attaqué plusieurs barrages tenus par les miliciens kurdes et des affrontements faisaient rage jeudi dans les villages de Tall Alou et Karhok dans l'est de Hassaka. Les Kurdes sont de leur côté parvenus à prendre le contrôle d'une partie de la région pétrolière de Soueidiya, également à Hassaka.

Ces accrochages surviennent au moment où les tensions sont déjà fortes entre la rébellion modérée soutenue par des pays arabes et occidentaux et représentée par l'Armée syrienne libre (ASL) et Al-Nosra et l'EIIL, avec une multiplication des attaques des deux bords.

À Saraqeb, dans la province d'Idleb, à 270 km au nord de Damas, cinq personnes ont trouvé la mort, dont une femme, lors d'un raid aérien au cours duquel quatre missiles ont été tirés entraînant l'effondrement d'un immeuble. Sous les décombres, les habitants ont retiré cinq femmes et dix enfants blessés, a précisé l'OSDH.