Les Libyens ont choisi un système compliqué. à Tripoli.

Selon les 73 circonscriptions, le scrutin sera majoritaire ou proportionnel. Sur les 200 sièges, 120 sont réservés à des candidats indépendants et 80 aux listes des formations politiques. L'objectif est d'éviter qu'un groupe ne remporte la majorité. Le revers de la médaille se nomme corruption. Les frais de campagne n'étant pas remboursés, les indépendants sont soumis aux pressions des entités politiques. «Plusieurs m'ont appelée pour me proposer de l'argent en échange de mon soutien à l'assemblée. Elles font ça avec tout le monde», détaille tranquillement Amar Taher Alhaj, candidate indépendante

Les formations les mieux structurées n'ont pas besoin de soudoyer les candidats. Les indépendants peuvent appartenir à une organisation politique. Environ la moitié des 150 candidats d'Adala wa Bina se présente sous une bannière sans étiquette. En comparaison, l'Alliance des forces nationales (modérée) de l'ancien président du conseil exécutif du Conseil national de transition, Mahmoud Jibril, ne présente que 70 prétendants.

Actions séparatistes à l'est 



La chambre sera répartie géographiquement: l'ouest aura 100 élus, l'est, 60, et le sud, 40. Ce déséquilibre, basé sur la démographie, exacerbe la tentation séparatiste.

Dimanche dernier, une centaine de militants ont pillé le bureau de la commission électorale de Benghazi pour empêcher la tenue du scrutin. Fars, révolutionnaire de 22 ans, a pris sa décision: il n'ira pas voter. «Le gouvernement favorise toujours Tripoli. La mort de Kadhafi n'a rien changé.»

Malgré ces difficultés, Mohammed Arab, candidat d'une petite formation, refuse de s'inquiéter. «La tâche la plus importante pour l'assemblée sera de nommer le comité chargé de rédiger la constitution, pas d'établir une politique générale.» Ce comité, composé de 60 experts, sera paritairement réparti entre les trois zones géographiques.

Les résultats des élections ne sont pas attendus avant la fin du mois de juillet.