Deux missiles apparemment tirés par des avions de l'Alliance atlantique sont tombés tôt samedi matin près du complexe résidentiel de Moammar Kadhafi, dans le centre de Tripoli, sans faire de blessés.

Dans l'est du pays, un commandant de l'insurrection libyenne, le colonel Hamid Hassy a rapporté de son côté que l'aviation de l'OTAN avait détruit 26 véhicules transportant des forces pro-Kadhafi non loin de la ville disputée d'Ajdabiya. Mais peu de combats étaient signalés entre les forces fidèles au dirigeant libyen et celles de l'insurrection. Depuis des semaines, le front dans l'Est est figé entre la ville pétrolière de Brega et celle d'Ajdabiya le long de la côte.

À Tripoli, les journalistes ont été conduits sur un terrain à proximité du complexe de Bab Azizia, où on leur a montré deux cratères, apparemment laissés par les missiles qui avaient percé le béton armé pour exposer ce qui ressemblait à une structure de bunker. Une vingtaine de partisans du guide libyen sont arrivés, agitant des drapeaux en soutien à Moammar Kadhafi.

Selon les autorités, le site servait de parking, mais la présence de boîtes métalliques vert-olive à proximité du cratère laissait penser qu'il était utilisé pour des activités militaires.

Par ailleurs, un haut responsable du gouvernement libyen a fait savoir vendredi soir que l'armée allait abandonner la bataille pour Misrata dans l'ouest du pays, pour laisser les tribus gérer la situation. Les forces pro-Kadhafi assiègent depuis près de deux mois la ville, alors que les insurgés défendent leurs positions dans la zone du port.

Le vice-ministre des Affaires étrangères Khaled Kaim a expliqué que les chefs de clans tribaux avaient lancé un ultimatum à l'armée, lui demander de s'écarter si elle ne parvenait pas à reprendre le contrôle de Misrata. Il n'a pas dit quand l'armée se retirerait de Misrata ni quand les membres armés des clans y entreraient. «Nous allons laisser les tribus autour de Misrata et la population de Misrata gérer la situation à Misrata», a-t-il dit à la presse.

Les chefs tribaux affronteront les insurgés si ces derniers ne se rendaient pas, a-t-il affirmé. Alors qu'on lui demandait si dans ce cas cela signifierait que les troupes se tiendraient à distance, il a répondu: «C'est comme cela que j'imagine que cela se passerait». Mais il a souligné que les négociations entre l'armée et les responsables tribaux se poursuivaient.

Si les clans tribaux devaient mener des combats à Misrata, cela risquerait de compliquer la tâche des drones Predator, envoyés en début de semaine par les États-Unis, pour participer aux frappes contre les forces pro-Kadhafi. Il serait en effet plus difficile de les distinguer des civils ou des insurgés.