Un deuxième Gazaoui a été retrouvé mort dimanche après l'effondrement jeudi d'un tunnel à la frontière avec l'Égypte, dernier incident de ce genre en date dans le petit territoire sous blocus, a annoncé le ministère gazaoui de l'Intérieur.

Jeudi matin, les secours annonçaient que sept hommes étaient bloqués sous terre à la suite de l'effondrement d'un tunnel de contrebande. Cinq ont pu être secourus, tandis que « le corps de Fadi Abou Dan, originaire de Khan Younès, a été sorti sans vie du tunnel samedi et celui Mohammed Abbas, originaire de Rafah, dimanche », a déclaré le ministère de l'Intérieur, toujours aux mains du Hamas islamiste, au pouvoir dans la bande de Gaza.

La protection civile et le ministère évoquent un « tunnel commercial » à Rafah, ville frontière avec l'Égypte, sous-entendant par là qu'il s'agit d'une galerie de contrebande passant sous la frontière pour faire entrer des marchandises dans le territoire sous blocus israélien depuis dix ans et avec lequel l'Égypte a fermé sa frontière.

L'effondrement est dû une nouvelle fois selon la protection civile au fait que l'Égypte inonde la zone frontalière en déviant de l'eau de la Méditerranée toute proche, précisément pour tenter de faire face à la multiplication des tunnels.

Depuis le début de l'année, une douzaine d'hommes ont péri dans l'effondrement de différentes galeries, destinées à la contrebande ou aux opérations militaires. Dix au moins de ces hommes appartenaient à la branche armée du Hamas, qui dit creuser de plus en plus de tunnels à usage militaire.

Le retour des tunnels dans l'actualité a ravivé l'inquiétude en Israël devant la menace constituée par ces galeries qui ont servi par le passé à attaquer le territoire israélien et dont la destruction était l'un des principaux objectifs de la guerre de Gaza en juillet-août 2014.

Les tunnels côté égyptien servent essentiellement à la contrebande.

Craignant les allées et venues de jihadistes et le trafic d'armes entre la bande de Gaza et le Sinaï en proie à une insurrection, l'Égypte a entamé fin 2014 la création d'une zone tampon. Elle dit avoir détruit des centaines de tunnels entre Gaza et le Sinaï depuis la destitution en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi, soutien du Hamas.