Le président français François Hollande a demandé jeudi l'arrêt des bombardements russes en Syrie soutenant Bachar al-Assad, qui «massacre une partie de son peuple», et réitéré le souhait de voir le chef d'Etat syrien quitter le pouvoir.

Ces déclarations interviennent alors que les principaux acteurs du dossier syrien mènent de difficiles pourparlers à Munich, en Allemagne, pour obtenir un cessez-le-feu sans délai de la Russie, sur fond de défiance et de mises en garde contre une guerre mondiale.

«Nous devons faire en sorte que Bachar al-Assad quitte le pouvoir et en ce moment, aidé par les Russes, il agit et massacre une partie de son peuple même s'il agit aussi contre un certain nombre de terroristes (...) Je demande que les actions russes puissent s'arrêter», a déclaré François Hollande à la télévision française.

Moscou est soupçonné de vouloir pousser son avantage sur le terrain militaire et diplomatique, et renforcer le régime de Bachar al-Assad avant une hypothétique reprise des pourparlers de paix Genève.

Les Occidentaux reprochent aux Russes d'avoir torpillé le processus de paix intersyrien la semaine dernière en menant des raids aériens massifs contre les rebelles les plus modérés. L'opposition syrienne réclame un cessez-le-feu avant de reprendre ces négociations reportées pour le moment au 25 février.

Depuis le 1er février, Damas, appuyé par les bombardiers russes, mène une offensive majeure contre la deuxième ville du pays, Alep (nord), qui a pris en étau les rebelles cantonnés dans les quartiers est.

Alors que Paris est très engagé au côté de l»'opposition modérée» au régime d'Assad, le chef de la diplomatie française sortant, Laurent Fabius, a jugé mercredi Moscou et Téhéran «complices» des horreurs du régime syrien.

Le conflit en Syrie a fait plus de 260 000 morts et des millions de réfugiés en cinq ans.

Washington accuse Moscou d'avoir «exacerbé» le conflit

Les États-Unis ont accusé jeudi la Russie d'avoir «exacerbé» le conflit en Syrie par son appui militaire aux forces gouvernementales, en pleine conférence internationale à Munich pour tenter de trouver une sortie de crise à cette guerre.

«C'est le soutien russe au régime ces derniers mois, et plus récemment lors du siège d'Alep, qui a exacerbé, intensifié le conflit», a réagi le porte-parole du département d'État Mark Toner, après que le premier ministre russe Dmitri Medvedev eut averti qu'une offensive terrestre étrangère en Syrie risquait de provoquer «une nouvelle guerre mondiale».