Les ministres de onze pays occidentaux et arabes vont tenter mardi à Londres de convaincre l'opposition syrienne modérée de participer à la future conférence internationale sur la transition politique en Syrie, qu'un groupe clé a décidé de boycotter.

«La Coalition nationale (syrienne) a dit qu'elle irait» à la conférence Genève 2, qui pourrait se tenir en novembre, a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague mardi à la BBC. Mais «au sein de la Coalition nationale, il y a le Conseil national (le groupe le plus important de la Coalition) qui a dit qu'il y était opposé», a-t-il expliqué.

Ce sujet doit être discuté, au sein de l'opposition syrienne, début novembre. En amont de cette réunion, «nous nous retrouvons pour les encourager à adopter une position unie, nous nous retrouvons pour montrer que ceux qui dans le monde, parmi les Occidentaux et les pays arabes, partagent leurs positions, sont sur la même ligne selon laquelle qu'ils devraient aller aux pourparlers de paix de Genève et arrêter le bain de sang et se parler en tant que Syriens».

La conférence Genève-2 doit réunir des responsables du régime syrien et de l'opposition afin de former un gouvernement provisoire et mettre fin à un conflit qui a fait plus de 115 000 morts en deux ans et demi.

Le Conseil national syrien (CNS) a menacé de faire scission si la Coalition y assistait. Pour le chef du CNS, Georges Sabra, un processus de transition démocratique ne peut être entamé tant que les civils syriens sont assiégés.

La conférence Genève-2 a été à plusieurs reprises repoussée, et l'opposition syrienne, très divisée, qui devait décider la semaine prochaine de sa participation, a renvoyé sa réunion à début novembre.

Lundi soir, le président syrien Bachar al-Assad a également porté un coup dur au projet de conférence Genève-2 en estimant que les conditions n'étaient «pas encore réunies» pour garantir le succès des négociations.

Il a aussi annoncé qu'il était prêt à se présenter à l'élection présidentielle de 2014. Mais s'il est réélu, la guerre continuera, a mis en garde le secrétaire d'État américain John Kerry, attendu à Londres mardi.

«S'il pense régler les problèmes en étant candidat à sa réélection, je peux lui dire ceci: je crois qu'il est certain que cette guerre n'en finira pas tant qu'il est là où il est», a-t-il estimé.

La réunion mardi à Londres des «Amis de la Syrie» et de l'opposition syrienne doit débuter à 10H00 (5h00 à Montréal) et une conférence de presse est prévue à partir de 14H45 (09h45 à Montréal).

Seront représentés dans la capitale britannique les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Turquie, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar, l'Égypte et la Jordanie. La Coalition de l'opposition sera représentée de son côté par son président Ahmad Jarba, élu en juillet, accompagné notamment de Mostafa Sabbah, son adversaire malheureux lors de cette élection.

Cette réunion d'une journée intervient plus d'un mois après un accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, qui a éloigné la menace de frappes américaines et françaises après une attaque chimique meurtrière le 21 août près de Damas, imputée au régime syrien par les Occidentaux.