Le fait que le régime syrien ait gagné du terrain sur le plan militaire rend plus difficile l'organisation et le succès d'une conférence internationale de paix sur la Syrie, a estimé dimanche le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague.

Il a aussi jugé «préoccupant et déprimant» que cette conférence ait été retardée.

«Le régime a gagné du terrain, encore une fois au prix d'énormes pertes en vies humaines et d'un usage aveugle de la violence contre la population civile», a souligné M. Hague sur la BBC.

«L'évolution actuelle de la situation sur le terrain ne nous aide pas à faire émerger une solution politique et diplomatique», a ajouté le ministre.

«Cela rend plus difficile l'organisation et le succès de la conférence de Genève», a-t-il poursuivi. «Le régime va être probablement moins enclin à faire des concessions suffisantes au cours de ces négociations et il devient plus difficile de persuader l'opposition de venir négocier».

Interrogé sur les chances de voir se concrétiser la conférence de Genève, le ministre a souligné que «d'intenses discussions» avaient lieu actuellement avec la Russie, les États-Unis et l'ONU, mais il a trouvé «préoccupant et déprimant» que cette conférence n'ait pas lieu «dans les semaines à venir», comme initialement prévu.

La conférence dite de Genève 2, voulue par Washington et Moscou pour tenter d'ouvrir des négociations entre régime et opposition en Syrie, était initialement programmée pour le mois de juin.

Mais faute d'accord sur une liste de participants, elle ne se tiendra pas avant juillet. Une nouvelle réunion préparatoire doit avoir lieu le 25 juin.

L'opposition syrienne a redit samedi son hostilité à cette conférence.

M. Hague a par ailleurs répété que la Grande-Bretagne n'avait pas encore pris de décision sur la fourniture d'armes aux rebelles syriens, mais il a annoncé que le Parlement serait appelé à se prononcer par vote le cas échéant.

«Il y aura un vote d'une façon ou d'une autre. Il n'y pas de procédure établie, mais je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas de vote avant que cette décision soit mise en oeuvre», a-t-il expliqué.