La Russie bloquera au Conseil de sécurité de l'ONU tout texte autorisant une intervention extérieure en Syrie, a déclaré jeudi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à Astana, la capitale du Kazakhstan.

«Il n'y aura pas de mandat (de l'ONU) pour une intervention extérieure en Syrie. Je vous le garantis», a-t-il déclaré à la presse, en marge d'une visite du président russe Vladimir Poutine au Kazakhstan.

«Il y a des parties au conflit, en particulier à l'étranger le dénommé CNS, qui ne veulent pas de négociations avec le régime, et juste la poursuite des combats armés jusqu'à ce que le Conseil de sécurité accorde un mandat pour une intervention étrangère», a-t-il accusé par ailleurs, faisant allusion au Conseil national syrien, principale coalition de l'opposition.

Ces nouvelles déclarations de soutien de la Russie à Damas interviennent alors que le régime syrien est accusé d'avoir commis un nouveau massacre qui a fait plusieurs dizaines de morts dans la région de Hama.

La Russie a déjà bloqué deux résolutions au Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en cours depuis plus d'un an en Syrie.

M. Lavrov a par ailleurs répété jeudi qu'une conférence internationale sur la Syrie était nécessaire et qu'elle devait inclure aussi l'Iran, afin que le plan de paix de l'émissaire international Kofi Annan soit enfin respecté.

Les États-Unis ont froidement accueilli cette proposition, accusant Téhéran de soutenir la répression du mouvement de contestation en Syrie.

«Nous voulons surmonter les divergences d'approches sur la manière dont le plan Annan doit être mis en oeuvre. Il ne peut être mis en oeuvre que si tous les acteurs étrangers sont engagés derrière lui», a-t-il dit.

Il a aussi insisté une nouvelle fois sur la co-responsabilité de l'opposition syrienne dans les violences et que chacun devait en prendre conscience sans quoi aucune solution ne pourra émerger.

«Soit tout le monde se met à la table des négociations, soit nous repartons vers des discours idéologiques (...) où l'on déclare que tout est de la faute du régime et que les autres sont des anges», a martelé le chef de la diplomatie russe.